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Moyen Orient et Monde - Conflit

Le monde affronte « la pire crise de réfugiés » depuis la Seconde Guerre mondiale

Prolongement de la trêve à Zabadani en Syrie ; l'EI soupçonné d'utiliser du gaz moutarde contre les peshmergas.

Des milliers de personnes ont manifesté hier à Bagdad pour apporter leur soutien aux réformes du gouvernement irakien, mais également pour en demander plus. Mohammad Sawaf/AFP

Le monde affronte « la pire crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale » et l'Europe, dont plusieurs pays sont débordés par les flux de demandeurs d'asile, doit les accueillir d'une façon « décente » et « civilisée », a déclaré hier le Commissaire européen à l'Immigration.
L'Europe « a du mal à gérer les importants afflux de personnes cherchant refuge dans nos frontières », a constaté le commissaire Dimitris Avramopoulos. Or l'Union européenne est notamment construite sur le principe de « solidarité avec ceux qui sont dans le besoin ». « Ce sont des êtres humains, des gens désespérés. Ils ont besoin de notre aide et de notre soutien », a-t-il plaidé. Le commissaire a rencontré jeudi à Athènes les ministres de l'Intérieur et de l'Immigration, ainsi que des responsables et le maire de l'île de Kos, en mer Égée, où l'afflux de réfugiés syriens et afghans et le manque d'installations pour les accueillir ont provoqué des tensions ces derniers jours.

MSF accuse Assad de viser des hôpitaux
Sur le terrain syrien, un cessez-le-feu conclu mercredi dans une ville et deux villages a été prolongé jusqu'à demain, a-t-on appris hier de sources des deux camps. Cette trêve entre les rebelles, d'un côté, l'armée syrienne et le Hezbollah, de l'autre, est respectée depuis mercredi dans la ville de Zabadani, à 45 km au nord-ouest de Damas, ainsi qu'à Kefraya et al-Foua, deux localités chiites situées plus au nord, dans la province d'Idleb. Des sources participant aux négociations en cours entre les différentes parties ont déclaré que celles-ci portaient principalement sur les conditions d'un retrait des combattants rebelles de Zabadani et de l'évacuation de civils des deux villages.
Parallèlement, Médecins sans frontières (MSF) a accusé hier les forces gouvernementales syriennes de frapper délibérément et systématiquement les hôpitaux dans les zones aux mains des rebelles. Selon l'ONG, des frappes de l'aviation syrienne contre des hôpitaux de la province d'Idleb, dans le nord-ouest du pays, ont récemment fait onze morts, dont trois employés de ces hôpitaux, et 31 blessés. « Les incidents qui se sont produits ces derniers jours à Idleb sont clairement le fait d'avions et de missiles et il est très, très clair, compte tenu des dégâts provoqués, que c'était intentionnel et que les hôpitaux étaient des cibles », a déclaré Sylvain Groulx, chef de la mission de MSF en Syrie.
De l'autre côté de la frontière, en Irak, des affrontements entre le groupe État islamique (EI) et les forces fidèles au gouvernement irakien ont eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi dans la banlieue et certains quartiers de Baidji, une ville du nord où se trouve la plus grande raffinerie du pays, a-t-on appris auprès du maire et de sources au sein des services de sécurité. Et hier, les jihadistes ont lancé des attaques à la voiture piégée contre un poste de commandement de l'armée situé à Am-Rayache, à environ 18 km au sud de la ville, dit-on de sources au sein des milices chiites et de l'armée. Cet assaut a fait au moins trois morts parmi les miliciens qui combattent aux côtés des forces gouvernementales, dit-on de mêmes sources.
Par ailleurs, le Conseil de sécurité du Kurdistan a dit enquêter sur plusieurs attaques de l'EI contre les positions kurdes, dont l'une a eu lieu cette semaine à Makhmour, au sud-ouest d'Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien. « Plusieurs peshmergas ont été soignés pour des vertiges, des vomissements et des états de faiblesse générale, tandis que d'autres sont soignés pour des brûlures », ajoutent les autorités kurdes. Selon le Wall Street Journal, les États-Unis soupçonnent l'EI d'avoir eu recours à du gaz moutarde cette semaine lors d'une attaque contre les forces kurdes en Irak.

À Bagdad
Enfin, des milliers de personnes se sont rassemblées hier dans le centre de Bagdad et ont exprimé leur soutien aux réformes majeures conduites par le Premier ministre irakien, exhortant toutefois Haider al-Abadi à aller plus loin. D'autres manifestants ont, eux, appelé à la formation d'un gouvernement de technocrates et la démission de tous les ministres en fonction. Pour rappel, le Parlement irakien a approuvé mardi des réformes majeures visant à lutter contre la corruption et améliorer la gouvernance, présentées deux jours auparavant par le chef du gouvernement pour répondre à un mécontentement populaire grandissant à travers le pays.
(Sources : agences)

Ankara érige un mur à la frontière syrienne

L'armée turque érige un mur le long de la frontière avec la Syrie pour se protéger, après la multiplication des attaques dans le sud du pays, selon des informations de presse publiées hier. Un épais mur en béton de trois mètres de haut sur 7 kilomètres de long : le rempart dressé à Reyhanli, dans la région d'Hatay (Sud), et voué à être élargi, doit empêcher toute intrusion de jihadistes de l'organisation État islamique (EI) sur le territoire turc depuis la ville syrienne d'Alep, située à quelques kilomètres, a indiqué l'agence progouvernementale Anatolie.
Par ailleurs, plus de 360 km de tranchées ont été creusées, de la terre amoncelée sur 70 km pour freiner l'avancée des jihadistes et 145 km de barbelés ont été renouvelés, a précisé l'agence Anatolie.
Enfin, six soldats turcs ont été tués et quatre blessés dans des affrontements avec des combattants kurdes dans la province d'Hakkari, dans le sud-est de la Turquie, hier, selon des sources au sein des services de sécurité. Les violences ont repris entre l'armée turque et les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) après la décision des autorités d'Ankara de mener une offensive à la fois contre les rebelles kurdes et contre les jihadistes de l'EI le mois dernier.

Khoja : La Russie « n'est pas attachée » à la personne d'Assad

La Russie « n'est pas attachée à la personne » du président syrien Bachar el-Assad, a affirmé hier à Moscou le chef de la Coalition nationale syrienne, Khaled Khoja, au lendemain de ses négociations avec des responsables de la diplomatie russe, affirmant que « la préservation de l'État syrien » et son intégrité territoriale « préoccupent la Russie plus que la personne du président ». M. Khoja, qui a rencontré jeudi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, a par ailleurs réitéré son appel au départ du président syrien qui « n'a aucun rôle à jouer dans l'avenir » de la Syrie.
« Nous avons toujours dit que nous ne soutenons pas Assad personnellement, mais nous soutenons le président légitimement élu de Syrie », a réagi la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. Pour sa part, M. Lavrov a appelé toutes les forces syriennes et régionales à oublier leurs divergences et s'unir au nom de la « tâche commune antiterroriste ».

Le monde affronte « la pire crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale » et l'Europe, dont plusieurs pays sont débordés par les flux de demandeurs d'asile, doit les accueillir d'une façon « décente » et « civilisée », a déclaré hier le Commissaire européen à l'Immigration.L'Europe « a du mal à gérer les importants afflux de personnes cherchant refuge dans nos...
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