Des officiers des forces spéciales turques font évacuer la rue lors d’affrontements avec des militants kurdes, le 10 août, dans le quartier Sultanbeyli à Istanbul. Ozan Kose/AFP
Les autorités turques ont arrêté hier dès l'aube au moins une dizaine de jihadistes présumés du groupe État Islamique (EI) dans plusieurs villes du pays, en proie depuis trois semaines à une escalade de la violence, a rapporté l'agence progouvernementale Anatolie. Ce nouveau coup de filet a été mené à Ankara, Istanbul, Hatay (province proche de la Syrie, dans le Sud) et à Kirikkale (centre), selon l'agence.
La veille, les autorités turques ont annoncé l'arrestation de 23 étrangers, dont des femmes et des enfants, qui tentaient de traverser la frontière syrienne à Kilis (Sud-Est) pour rejoindre les rangs de l'EI. Parmi ces étrangers se trouvent des Chinois, des Indonésiens, des Russes et des Ukrainiens. Ces arrestations interviennent dans un contexte de durcissement de la lutte antiterroriste en Turquie où plus de 700 « combattants terroristes étrangers » présumés ont été arrêtés et expulsés en 2015 alors qu'ils tentaient d'entrer clandestinement en Syrie depuis son territoire, a assuré hier à Paris un haut responsable turc. Lors d'une conférence de presse à l'ambassade de Turquie à Paris, Cemalettin Hasimi, directeur du bureau de la presse auprès du Premier ministre turc, de passage en France, a assuré que depuis le début des troubles en Syrie, ce sont plus de 1 800 jihadistes présumés qui ont été empêchés par les gardes-frontières turcs de pénétrer en Syrie. Un chiffre en forte progression après en avoir expulsé 520 en 2014.
Chasse aux Kurdes
Parallèlement, le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a promis hier de poursuivre avec « détermination » les opérations militaires contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans son pays. « Ces opérations vont se poursuivre (...) Nous allons mener cette lutte avec détermination », a-t-il dit lors d'un discours devant un parterre d'élus locaux réunis dans son palais à Ankara, indiquant une nouvelle fois que le processus de paix engagé en 2012 avec la guérilla kurde était « gelé ». L'homme fort de Turquie a estimé que ses forces de sécurité combattraient les rebelles kurdes jusqu'à ce que ces derniers « quittent la Turquie et enterrent leurs armes ».
La Turquie a annoncé avoir arrêté plus de 1 300 suspects en un mois dans des opérations policières menées contre les organisations terroristes à travers le pays mais dont la grande majorité sont des membres présumés du PKK. Un cas de figure similaire sur le plan militaire où les dizaines de raids aériens, menés depuis l'affirmation par Ankara de sa « guerre contre le terrorisme » le 24 juillet, se sont concentrés essentiellement sur la guérilla kurde.
(Source : AFP)