Moins de vingt-quatre heures après la démission et les explications de M. Édouard Honein, le chef de l'État a désigné hier au cours de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres un nouveau titulaire à la tête de l'Éducation nationale. Il s'agit de l'ancien ministre des Travaux publics dans le cabinet des « douze », Henri Eddé, qui avait résigné sa charge en septembre 1971 à la suite d'un conflit avec M. Élias Saba, alors ministre des Finances, au sujet du budget des T.P.
La désignation de M. Eddé est bien accueillie dans l'ensemble en raison, d'une part, des qualités intrinsèques de l'homme, d'autre part – c'est surtout vrai au regard des milieux politiques – de son appartenance au Bloc national, à l'instar, d'ailleurs, de son prédécesseur démissionnaire, M. Édouard Honein. Le fait que M. Eddé soit membre du BN lui vaudrait, en effet, l'appui de M. Kamal Joumblatt et des groupes progressistes, en même temps que celui du centre et d'une partie des milieux de droite. Le soutien du leader du PSP, en l'occurrence, est particulièrement appréciable, du fait que le président de l'Uneul, Anouar Fatayri, est lui-même membre de ce parti.
Encore que M. Fatayri, fidèle à une position de principe, nous déclarait hier que « la personne du nouveau ministre importe beaucoup moins que l'action qu'il pourra entreprendre au service de l'Université libanaise et de l'enseignement public ».
Pour le reste, M. Eddé continue à bénéficier auprès de l'opinion de la faveur que lui avait valu les circonstances de sa démission en 1971. Sans compter qu'il n'est pas étranger, bien qu'ingénieur, au domaine de l'éducation. C'est à lui, en effet, que le chef de l'État a confié, en même temps que la charge de conseiller, la mission de mener à terme le projet de regroupement des écoles publiques, prévu dans le cadre du plan sexennal de développement.
Liban - Les archives racontent...
Candidat du BN en remplacement de Honein Henri Eddé à l’Éducation
Dans « L'Orient-Le Jour » du jeudi 10 août 1972
OLJ / le 10 août 2015 à 00h00