Un kamikaze au volant d’un camion a fait exploser sa charge, hier, devant un centre de la force d’intervention rapide de la police à Pul-e Alam, capitale de la province de Logar, au sud de Kaboul. Photo AFP
Déchirés par de féroces conflits internes, les rebelles talibans n'en continuent pas moins leur offensive estivale contre les forces de sécurité afghanes avec un attentat-suicide qui a tué six personnes hier, première attaque d'envergure depuis l'annonce de la mort du mollah Omar, leur chef historique. L'attentat-suicide visait un centre de la force d'intervention rapide de la police à Pul-e Alam, capitale de la province de Logar, au sud de Kaboul.
Selon le gouverneur Halim Fedaye, un kamikaze au volant d'un camion a fait exploser sa charge devant le poste. « La déflagration a été si puissante que trois bâtiments aux alentours ont été fortement endommagés », a indiqué à l'AFP Mohammad Qari Wara, le chef adjoint de la police provinciale, avançant un bilan de six morts, trois policiers et trois civils, et trois blessés.
17 morts dans un crash d'hélicoptère
Epaulées par les 13 000 soldats étrangers affectés à leur formation, les forces de sécurité afghanes peinent à contenir une insurrection qui s'est étendue à la plupart des provinces afghanes ces derniers mois. Leur équipement est bien souvent vétuste et manque d'entretien. Le crash d'un hélicoptère de transport militaire Mi-17 dans la province de Zaboul hier est venu le rappeler. « Un problème technique » a provoqué sa chute, tuant ses 17 occupants, 12 soldats et cinq membres d'équipage, selon un général de l'armée de l'air afghane qui s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat. L'accident s'est produit dans le district de Shinkay. Le chef du district Mohammad Qasim Khan a confirmé ce bilan. Les insurgés islamistes ne sont « pas actifs » dans cette zone, a-t-il souligné, excluant implicitement que l'appareil ait pu être la cible d'une attaque dans cette province instable.
Ce qui n'a pas empêché un porte-parole des talibans, Qari Mohammad Youssouf Ahmadi, d'assurer que l'appareil avait été touché par une roquette tirée par les insurgés, provoquant sa chute et « la mort de ses 23 occupants ». Les talibans s'attribuent parfois la paternité d'attaques contre l'armée et la police qu'ils n'ont pas eux-mêmes organisées.
Les accidents d'avion et d'hélicoptère sont un risque permanent pour les troupes afghanes, qui ont très régulièrement recours à ces appareils pour accéder aux zones montagneuses.
L'armée de l'air afghane dispose de 83 hélicoptères Mi-17, mais le manque d'entretien des appareils « est un gros problème », selon Graeme Smith, analyste de l'ONG International Crisis Group (ICG). « Nous sommes en pleine saison des combats et la plupart des hélicoptères sont à la révision », ajoute-t-il.
(Source : AFP)