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Culture - Festival de Beiteddine

Marcel Khalifé, toujours debout

Il y a trente ans, il s'était produit dans ce même palais des Émirs, marquant la première édition de Beiteddine. Hier soir, Marcel Khalifé y est retourné pour fêter le trentième anniversaire d'un festival devenu grand. Avec sa troupe « Mayadine », l'auteur-compositeur s'est téléporté dans le présent.

Entouré de ses deux enfants, Rami au piano et au clavier électronique et Bachar aux percussions, ainsi que de l'accordéoniste Julien Labro, venu de Toronto, du violoncelliste égyptien Hassan Mootaz et d'Ismaïl Racha à la clarinette, Marcel Khalifé, militant de la musique et du chant, a fait soulever une tempête de souvenirs et de promesses. Aux très jeunes dans la salle, il commence par chanter Kanet el-helwayé, avant qu'ils ne s'endorment, a-t-il dit. En effet : dans le public, il y avait ceux qui avaient amené leurs enfants, mais ceux aussi qui venaient de loin, rien que pour perpétuer ce rendez-vous avec la musique et la poésie. Comme une grande rencontre familiale et musicale panachée, un mélange de zajal, de poésie, de comptines mais aussi de chants engagés, qui s'inscrit dans la continuité.

À Kamal, devant Walid
Spectacle complet de chant, non improvisé, auquel s'ajoutent des années de maturité et de renouvellement, Promesses de la tempête (Wo3oud mina al Assifa) était, rappelons-le, le premier disque 33 tours édité avec Chant du monde en 1977. Mais cette fois-ci, la tempête charriait de nouvelles saveurs et de nouveaux vents portés par les jeunes musiciens de la troupe Mayadine qui ont assuré, chacun à son tour, un solo époustouflant, certainement critiqué par les conservateurs, réclamant toujours les anciens morceaux. Le débat autour de « l'avant » et de « l'après » s'est d'ailleurs poursuivi, bien après le spectacle.

Le musicien, quoique jouant du oud assis, est toujours debout, dans l'esprit et dans le souffle. Ainsi, si le morceau Rita se colore d'airs de bouzoukis, la composition tango qu'il interprètera « en hommage aux vrais révolutionnaires », citant Che Guevara, donne au oud le langage de la guitare, tandis que la clarinette devient nay. Le spectacle, dans un vocabulaire nouveau, celui de la mémoire teintée d'harmonies contemporaines autant que de cette recherche musicale qui perdure depuis trente ans, n'a pas perdu son moule ni son âme. « N'oubliez pas de réclamer la paix », dit-il dans une chanson en hommage au martyr Kamal Joumblatt, devant son fils Walid, présent parmi les spectateurs, avant d'entonner Ya bahrié, soulevant toute l'audience. Puis interprète, à la demande du public, El jisr.

Marcel Khalifé, c'est encore et toujours cet artiste qui, trente ans plus tard, reste le témoin d'une musique unificatrice. Qui ramène les passagers à bon port.

 

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