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Aux Émirats, on ensemence les nuages pour provoquer la pluie

Dans ce pays aride, tous les moyens sont bons pour capter de l'eau.

Mark Newman, pilote en chef adjoint du Centre national de météorologie et de sismologi (CNMS), inspecte en compagnie d’un expert de l’organisme émiratie les fusées qui serviront à ensemencer les nuages pour faire pleuvoir. Photo Marwan Naamani/AFP

Des nuages ? Sous le soleil brûlant du désert à l'aéroport d'al-Aïn, aux Émirats arabes unis, un avion à double hélice se tient prêt à décoller à la faveur d'un ciel couvert pour une mission d'ensemencement des nuages. Objectif : provoquer la pluie.
Dans ce pays qui est l'un des plus arides au monde, tous les moyens sont bons pour capter de l'eau. Aussi, quand le ciel semble clément, des appareils Beechcraft décollent-ils pour larguer des fusées qui injectent des cristaux de sel dans les nuages, afin d'augmenter la condensation et de liquéfier les éléments célestes. Au sol, les spécialistes du Centre national de météorologie et de sismologie (CNMS), qui dirigent ce programme d'ensemencement un peu spécial, surveillent l'évolution de la météo pour signaler aux pilotes le moment opportun pour un départ en mission.
« La meilleure saison est l'été, lorsque les nuages se forment au-dessus des montagnes al-Hajar, à l'est, déviant le vent chaud qui souffle du golfe d'Oman, explique Mark Newman, pilote en chef adjoint au CNMS. Si nous avons un courant d'air ascendant léger, nous tirons généralement une ou deux fusées. S'il est fort, nous en tirons quatre, parfois six », précise le pilote.

Dessalement à outrance
Les Émirats figurent parmi les 10 pays les plus pauvres en eau avec 78 millimètres de pluie par an, contre 1 220 mm en Grande-Bretagne par exemple, selon les données de la Banque mondiale. Pour répondre à ses besoins, accentués par la rapide croissance économique, le pays produit 14 % de l'eau de dessalement dans le monde, faisant de lui le deuxième producteur après l'Arabie saoudite voisine.
Mais la pluie générée par l'ensemencement des nuages coûte moins cher, note le directeur des recherches au CNMS, Omar al-Yazeedi. Et ce même si chaque fusée tirée coûte environ 35 dollars, selon un technicien, et qu'il faut ajouter les frais de maintenance des avions, le prix de chaque vol, etc. En 2010, quatre jours de fortes pluies par ensemencement des nuages ont apporté l'équivalent de la production de neuf ans d'une usine de dessalement à Abou Dhabi, souligne Omar al-Yazeedi. « Cela montre que d'énormes quantités d'eau pourraient être exploitées (...). C'est une ressource qu'on ne peut pas ignorer », dit-il. Des études montrent que l'ensemencement pourrait augmenter la pluviométrie de 5 à 70 % en fonction des formations de nuages, selon le chercheur.

Barrages et réservoirs
Les Émirats cherchent aussi à récupérer l'eau de pluie au lieu de la laisser s'évaporer ou se déverser en mer. À cette fin, le pays a construit des barrages et des réservoirs pour recueillir l'eau qui coule dans les oueds. Au total, avec 130 barrages et digues, la capacité de stockage des Émirats s'élève à environ 120 millions de m3, selon un rapport ministériel, un volume conséquent pour un pays particulièrement aride.
C'est bien simple, « nous ne voulons pas perdre une seule goutte d'eau », résume le directeur exécutif du CNMS, Abdallah al-Mandoos.

Ali KHALIL/AFP

Des nuages ? Sous le soleil brûlant du désert à l'aéroport d'al-Aïn, aux Émirats arabes unis, un avion à double hélice se tient prêt à décoller à la faveur d'un ciel couvert pour une mission d'ensemencement des nuages. Objectif : provoquer la pluie.Dans ce pays qui est l'un des plus arides au monde, tous les moyens sont bons pour capter de l'eau. Aussi, quand le ciel...

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