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Agenda - Cérémonie d’adieux

Paoli à ses amis libanais : « Le Liban est un acte de foi »

Dans moins de trois semaines, l'ambassadeur de France prendra ses fonctions de directeur du Centre de crise à Paris.

L’ambassadeur de France, prononçant son allocution, hier. Photo Michel Sayegh

« Je vous dis non pas adieu, mais au revoir. » C'est par ces mots empreints d'émotion que l'ambassadeur de France, Patrice Paoli, a fait ses adieux hier à ses amis libanais et au Liban, lors d'une réception dans le cadre magique de la Résidence des Pins. Une réception qui a regroupé le Tout-Beyrouth politique, diplomatique, religieux et mondain, et notamment les proches de l'ambassadeur et de son épouse Annie.
Point de protocole, pour l'occasion. Autrement, il aurait fallu citer les centaines de personnalités présentes. « Je vous rassemblerai tous dans le cercle d'amis, toujours très vaste lorsqu'il s'agit du Liban », dit-il à ses invités. Point de bilan non plus sur ses trois années passées au Liban : « Je réserve cela pour le 14 juillet », promet-il.
Patrice Paoli est triste de quitter le pays du Cèdre. Il le montre bien. « Venir servir la France au Liban est quelque chose de très particulier pour tout Français, quitter ce pays est donc aussi très difficile. »
Se remémorant ses débuts au Quai d'Orsay, il se rappelle l'admiration et le respect qu'il vouait à ses collègues qui servaient à Beyrouth, « le Liban était alors plongé dans les affres de la guerre civile ». Le poste d'ambassadeur à Beyrouth lui apparaissait « comme une sorte d'Everest ». Mais « n'étant pas alpiniste, ce sommet me paraissait inaccessible », raconte-t-il, avec humour. C'est donc avec grande émotion qu'il accueille sa nomination à Beyrouth. « C'était la réalisation d'un rêve pour moi et j'ai bien entendu accepté immédiatement. » L'ambassadeur précise que malgré la situation au Liban, dans les moments les plus tendus, les candidats pour le Liban étaient toujours nombreux. Ils « le sont toujours ».
À l'instar de ses collègues à tous les postes sur le territoire libanais, dotés d' « un sens aigu de la mission », M. Paoli est soucieux d'être au service de « la relation si forte entre (les) deux pays ». Des collègues auxquels il rend hommage, comme il salue « la formidable équipe de l'ambassade », qui a travaillé à ses côtés avec « enthousiasme et une solidarité sans faille ».
« Nous sommes ici au service de la relation entre la France et le Liban, entre tous les Libanais et tous les Français, rappelle-t-il. Nous nous faisons un devoir de parler à tous, d'écouter tous les Libanais sur tout le territoire de votre pays, quelle que soit leur appartenance politique ou communautaire. »
Les épreuves, le diplomate les a vécues, avec ses « amis libanais ». « Nous nous sommes toujours forcés d'apporter notre contribution, sans ingérence, sans avoir de leçons à donner, pour apporter des réponses aux questions, dans tous les domaines, le dialogue politique, la sécurité et la défense, l'économie, la culture et l'éducation, l'action humanitaire », souligne-t-il.
L'ambassadeur ne craint pas de se répéter : « Le Liban est un acte de foi. » Il rappelle la présence et l'engagement de la France, aux côtés du Liban, « par mer calme comme dans les tempêtes ». L'occasion de réaffirmer l'attachement de la France au Liban, « le Liban dans ses frontières de 1920, le Grand Liban proclamé par le général Gouraud le 1er septembre 1920 du haut de ces mêmes marches ».
C'est à Paris, comme directeur du Centre de crise que Patrice Paoli prendra ses fonctions, dans moins de trois semaines. À ses collègues, amis du Liban et collègues des autres ambassades, le diplomate assure que sa porte sera toujours ouverte. « Nous savons tous la fidélité des Libanais en amitié. Je peux vous dire que les Français vous le rendent bien », conclut-il, avant de recevoir, des mains du doyen des diplomates, le nonce apostolique, Mgr Gabriele Caccia, un souvenir du corps diplomatique.

A.M.H.

« Je vous dis non pas adieu, mais au revoir. » C'est par ces mots empreints d'émotion que l'ambassadeur de France, Patrice Paoli, a fait ses adieux hier à ses amis libanais et au Liban, lors d'une réception dans le cadre magique de la Résidence des Pins. Une réception qui a regroupé le Tout-Beyrouth politique, diplomatique, religieux et mondain, et notamment les proches de...