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Moyen Orient et Monde - Analyse

Quel potentiel de transformation sociale pour un islam politique « néolibéral » ?

Deux experts, Georges Corm et Ahmed Henni, esquissent pour « L'Orient-Le Jour » le bilan de l'expérience des partis islamistes au pouvoir après 2011.

Des partisans du président islamiste Mohammad Morsi en décembre 2013, au moment où les Frères musulmans sont qualifiés d’« organisation terroriste » par le régime du général Sissi. Photo AFP

Juin 2013 marque l'accession à la magistrature suprême égyptienne de Mohammad Morsi, issu de la confrérie des Frères musulmans dont l'appareil politique était interdit sous Hosni Moubarak. Toutefois, rapidement, la poussée islamiste des premiers mois se dissipe pour faire place au mécontentement généralisé face à la gestion catastrophique du pays. Moins d'un an après cette première élection démocratique de l'ère post-Moubarak, l'exécutif est totalement discrédité et près de 30 millions d'Égyptiens descendent dans la rue pour mettre en cause la gouvernance d'un parti qui a 90 ans d'histoire.

Si la destitution de Morsi, le 3 juillet 2013, par un coup d'État et la répression sanglante qui s'est abattue sur les membres de la confrérie sont condamnables, il n'en reste pas moins que l'échec des Frères en Égypte doit s'inscrire dans la réflexion plus large du potentiel de transformation économique et social qui existerait au sein des partis politiques se réclamant de l'islam. Or l'observation empirique de la pratique du pouvoir par les partis islamistes tend à montrer que les remèdes aux maux socio-économiques qui affectent les sociétés arabes n'ont non seulement pas été traités, mais qu'elle a surtout favorisé la promotion d'un néolibéralisme ravageur.

Georges Corm, économiste et historien libanais, consultant auprès de divers organismes internationaux et auteur de nombreux ouvrages dont Pensée et politique dans le monde arabe (2015), et Ahmed Henni, professeur d'économie algérien qui a fait partie de l'équipe des réformes dans le gouvernement de Mouloud Hamrouche (1989-1991) en Algérie, auteur notamment du livre Le syndrome islamiste et les mutations du capitalisme (2007), reviennent sur les limites de ces expériences et l'impensée de la réforme socio-économique.

Revenant sur l'ouvrage de Amer el-Chobakchi, Les Frères musulmans des origines à nos jours, Georges Corm rappelle le double discours des Frères musulmans qui ont une vitrine « se voulant présentable où l'on montre que l'on joue le jeu démocratique. Et une autre face, celle des appareils souterrains prêts à recourir à la violence, pratiquer les assassinats, etc. Tout ce à quoi l'on a assisté en Égypte depuis l'ère de Sadate ». Selon M. Corm, l'islam politique est par définition un projet autoritaire même lorsqu'il présente un « habillage doux ».
« Ce type d'islam cherche à contrôler les esprits et à dicter les moindres aspects de la vie quotidienne. À partir de là, on paralyse l'esprit critique. Or, concernant le côté économique, les programmes de tous ces partis qui disent que l'islam est la solution est tout de même un libéralisme déchaîné, à base de laisser-faire, laisser-passer. Ce n'est pas sur cette base qu'on construit des sociétés, c'est de cette manière qu'on les détruit », estime M. Corm.

Ahmed Henni explique, pour sa part, cette collusion entre islam politique et néolibéralisme par le fait que « l'islamisme politique n'affiche pas d'objectifs définis comme résultat d'une lutte de classes. Il ne conteste pas la propriété privée des entreprises ni la légitimité des patrons. Il n'appelle pas des travailleurs ou des paysans à la révolte contre le système capitaliste. Il s'inscrit au contraire dans les traditions marchandes d'une certaine société historique musulmane qui est symbolisée par la ville lumière, le souk et la mosquée. Il est, peut-on dire, naturellement libéral en économie ».

Georges Corm rappelle le problème posé par des analyses décontextualisées et qui ne tiennent pas compte des données socio-économiques : « C'est là la supercherie intellectuelle, on a créé cet homo islamicus qui ne peut rester qu'un homme religieux incapable d'évoluer. Il faut casser cette légende. À travers mon livre, je montre la force des idées des grands azharistes entre 1825 et 1950, voire jusque 1970 si l'on prend en compte la pensée de Khaled Mohammad Khaled en Égypte qu'on a fait disparaître des horizons intellectuels parce que depuis 30 ans on ne parle plus que de Sayed Qotb, présenté comme le grand martyr de la révolution nassérienne, et Ibn Taymiya dont tout le monde oublie de dire d'ailleurs qu'il fut mis en prison à cause de l'extrémisme de certaines de ses idées. Il y a un trou de mémoire historique extraordinaire. »
Selon M. Corm, parler de réforme de l'islam aujourd'hui est absurde dans la mesure où l'islam a fait son aggiornamento avant la contre-révolution idéologique et l'exportation de doctrines inspirées du wahhabisme grâce à la puissance financière de l'Arabie saoudite, et qui coïncide avec la disparition des courants réformistes.


Mobilisation des partisans des Frères musulmans.

 

Quel projet de société ?
Pour l'historien libanais, le projet alternatif porté par l'islam politique « a été mis en application au Pakistan, au Soudan, en Somalie, en Iran, qui veulent régenter les mœurs de la société. Je ne pense pas que les millions de femmes qui ont manifesté lors de la grande révolution populaire iranienne en 1979 – confisquée par la suite par une partie des religieux – l'ont fait pour être ensuite voilées par les hommes. Il en est de même des millions d'Arabes qui ont manifesté en 2011 pour la liberté et la dignité sociale, et non pour l'autoritarisme religieux, le contrôle des consciences et la piété ostentatoire ».

Ahmed Henni estime que même s'il n'y a pas de potentiel important de transformation sociale du côté de l'islamisme politique, ce potentiel existe toutefois. Il rappelle que « la vision libérale du courant moderne avait été en Europe au XVIIIe siècle de dire que l'acquisition des droits politiques suffirait à assurer une égalité des conditions (comme le dit Alexis de Tocqueville), elle-même porteuse de changements sociaux. Les islamistes politiques constitutionnalistes s'inscrivent dans ce courant. Le politique d'abord ; le social comme conséquence. C'est le marxisme qui, en Europe, a renversé cette perspective en mettant le social d'abord ». Selon l'économiste algérien, il importe de faire la distinction au sein de l'islam politique entre les islamistes constitutionnalistes et les jihadistes partisans du changement par la violence. « Or souvent, les forces réformistes anti-islamistes mettent les deux dans le même sac et craignent même une prise de pouvoir par les islamistes constitutionnalistes. Dès lors, afin de contenir leur influence, elles appuient, sinon s'allient avec des régimes autoritaires qui, souvent, se disent plus musulmans que les islamistes et répriment ces derniers. Dans ce cas, l'égalité des conditions n'est plus assurée et la répression crée deux niveaux de citoyenneté. Que peut-on attendre des islamistes réformistes ? Qu'ils proclament ouvertement qu'ils sont constitutionnalistes et pour la défense de la citoyenneté pour tous. Les anti-islamistes en seraient rassurés », explique Ahmed Henni.

De son côté, Georges Corm estime qu'avec les mouvances islamistes, il est difficile d'envisager le progrès social, en raison du radicalisme de leurs positions. « Il faut travailler à défaire la place dominante qui est accordée aux mouvances fondamentalistes dans les médias et le monde académique, en Orient comme en Occident. Le problème étant qu'à l'échelle planétaire, on estime que le radicalisme doit avoir sa place, y compris le groupe État islamique. Les réformateurs de type laïc n'ont pas de pouvoir médiatique. Celui-ci reste aux mains des monarchies du Golfe, et pour le pouvoir médiatique européen et américain, l'islam est devenu un business, souligne l'historien libanais. Cette situation est d'autant plus problématique que beaucoup de libéraux démocrates "théoriques" sont de leur côté déconnectés des réalités sociales locales et ne s'en préoccupent pas, et restent polarisés sur la démocratie formelle qui peut facilement tourner dans nos pays en ploutocratie économique et financière redoutable. »

Georges Corm estime que ces courants qui gravitent dans le giron des grandes ONG américaines pour promouvoir la démocratie tiennent un langage inapproprié. « La demande des révoltes arabes de 2011 est avant tout une demande économique et sociale ; or le problème chez les libéraux arabes, c'est que le facteur économique et social n'existe pas dans leur pensée, c'est une pensée démocratique abstraite telle que les Européens et les Américains essaient de l'appliquer dans le monde entier. Le tout à la sauce néolibérale de l'économie pure de marché, ce qui explique des complicités, conscientes ou inconscientes, avec le néolibéralisme islamique très apprécié en Occident, qui n'a jamais aimé les mouvements nationalistes et laïcs dans le monde arabe et le tiers-monde », conclut le professeur Georges Corm.

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Tribunes



Que faire des mouvances Frères musulmans ?
Georges Corm

Faut-il éradiquer par la violence ou composer avec les mouvances FM et les laisser éventuellement prendre le pouvoir par les urnes ? Tel est le dilemme auquel est confronté tout démocrate dans nos pays arabes.
Si nous nous tournons vers la pratique des régimes islamiques, arabes et non arabes, le bilan est consternant. Le régime islamique soudanais est en place depuis plus de trente ans. Malgré ses formidables ressources agricoles et ses ressources pétrolières, il n'a guère fait du Soudan un modèle à suivre et a provoqué la sécession du sud du Soudan, sans parler des graves massacres du Darfour. Le régime islamique somalien quant à lui a entraîné une guerre civile permanente entre partis se réclamant de l'islam. Tout aussi repoussant a été le régime des talibans en Afghanistan au sein duquel se sont développées l'organisation el-Qaëda et ses nombreuses filiales, aujourd'hui aux frontières du Liban.
En Algérie, en 1992, l'éventualité d'une victoire du Front islamique du salut (FIS) avait entraîné aussi l'armée à confisquer ce succès, ce qui a déclenché une vague de terrorisme islamique qui durera jusqu'en 2000. En Égypte, une année de pouvoir des Frères a irrité et effrayé de très larges pans de la population et donné à l'armée l'occasion d'intervenir en 2013 pour mettre fin à l'expérience. Ailleurs, le régime islamique pakistanais créé en 1948 (en même temps qu'Israël), mais radicalisé depuis 1977, a lui aussi provoqué la sécession de sa province bengalaise, cependant que la population est toujours aussi pauvre et que les minorités musulmanes et chrétiennes y sont persécutées sans relâche. En Arabie saoudite, la pauvreté n'a guère été éradiquée et le chômage frappe de larges couches de jeunes Saoudiens. Une police religieuse surveille l'application des bonnes mœurs islamiques. En Turquie, si l'expérience de l'AKP a pu avoir lieu, c'est grâce à la solidité de la base laïque de l'État turc. Cependant, après des succès économiques importants, l'AKP s'est lancé dans d'inquiétants projets hégémoniques d'islamisation interne et de soutien aux mouvances Frères musulmans à l'extérieur dans le monde arabe. Heureusement, la réaction s'est manifestée aux dernières élections turques et est venue réduire le pouvoir de ce parti islamique.
Si en Iran sous le régime de la République islamique des progrès scientifiques et technologiques ont été accomplis en dépit des sanctions économiques imposées à ce pays, les restrictions aux libertés individuelles sont inacceptables tout comme le contrôle des religieux sur la vie politique ; l'imam Khomeyni fut le premier chef d'État islamique à prononcer une fatwa permettant l'exécution de l'écrivain Salman Rushdie.
On le voit, rien dans la pratique des mouvances fondamentalistes islamiques ne peut rassurer. Mais les réactions éradicatrices violentes sont-elles la réponse la plus adéquate ? La seule réponse valable est celle qui doit imposer à tout parti politique la reconnaissance de la liberté de penser, en tête celle de la libre exégèse des textes sacrés, liberté qui peut fort bien être légitimée par certains versets du Coran. Mais les régimes autoritaires arabes, monarchiques ou républicains, n'aiment pas cette liberté, et c'est pourquoi ils ont toujours tenté d'instrumentaliser à leur profit les mouvances islamiques au lieu de les amener à leur faire reconnaître ce principe premier de toute prospérité des nations.
C'est évidemment un long combat, déjà entamé au début du XIXe siècle lors de la Nahda oubliée et enterrée dont il est temps de continuer l'œuvre. Il nous revient donc de lutter pour reconnaître que des partis islamiques ont certes le droit d'exister, mais à condition qu'ils reconnaissent le principe de liberté et renoncent à la violence, dégénérant en terrorisme, lorsqu'ils sont interdits.
Il y a une pédagogie de la liberté, de la justice et du développement qui reste encore à faire et qu'aucune puissance ou maître à penser extérieur ne peut accomplir à notre place. Nos ancêtres de la Nahda l'avaient bien compris. Les autoritarismes monarchiques et républicains ont fait avorter cette pédagogie, remplacée par l'exportation du radicalisme islamique dans toutes les sociétés musulmanes. Ce n'est pas une raison pour ne pas recommencer l'effort à nouveau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Des soldats égyptiens devant la mosquée Rabaa al-Adawiya, ancien bastion des Frères musulmans, au Caire en août 2013, après une opération de répression sanglante menée par le pouvoir après la destitution de Mohammad Morsi. Khaled Desouki/AFP

 

 

 

Pour une solidarité des forces constitutionnalistes et citoyennes
Ahmed Henni

Nous vivons une époque où une idéologie néoconservatrice devenue dominante et mondialisée embrigade les gens dans une vision du monde faite de clivages religieux, de genre ou de morale pour mieux occulter les oppositions entre dominants et dominés, entre oppresseurs et opprimés et entre riches et pauvres.
Ces clivages placent principalement le religieux, surtout l'islam, au centre de l'action politique comme programme ou comme ennemi. Dans les pays musulmans, ils créent des oppositions factices et parfois mortelles entre d'autoproclamés laïcs et d'autoproclamés défenseurs de la foi, les uns et les autres promouvant une négation réciproque de la citoyenneté. Or, celle-ci ne peut souffrir d'apartheid visant les habitants d'un même territoire. L'idéologie néoconservatrice attise à dessein des clivages croyants-non-croyants, sunnites-chiites,musulmans-chrétiens, musulmans-juifs, réduisant les problèmes de société à des problèmes de rituels et de morale, ce qui conduit à y greffer des clivages hommes-femmes, hétéro-homosexuels, chacun refusant à l'autre l'entièreté des droits de citoyen, pire, le droit de vivre sur un même territoire.
Cette idéologie substitue la haine à l'action politique. Or, on ne construit pas un projet politique sur la base d'un clivage religieux ou antireligieux ou d'un clivage de genre. On ne doit pas refuser à un citoyen de servir son pays. Un projet politique démocratique citoyen n'est ni religieux ni antireligieux. Il se doit cependant d'être contre les appareils qui, de tout temps, ont contribué à maintenir la domination des uns sur les autres, que ce soit des Églises ou des bureaucraties armées, partisanes et répressives. Ces appareils n'ont pour but que de sauvegarder des places lucratives dans une économie mondialisée. Celle-ci, soumise à une filouterie financière, s'appuie aussi bien sur l'hégémonie armée des grandes puissances que sur des mafias locales. Or, la division des habitants en citoyens de plein exercice et citoyens de second rang ne peut qu'affaiblir les résistances et perpétuer cet état de fait. Face à cette dynamique, la priorité est de promouvoir une citoyenneté qui rende solidaires les habitants d'un même territoire face aux prédateurs internes et externes. On peut espérer une solidarité des forces constitutionnalistes et citoyennes pour appeler à une condamnation de la violence d'où qu'elle vienne, et celle qui vient de l'extérieur n'est pas la moindre ; agir pour une justice indépendante, une ratification des conventions internationales garantissant les droits des personnes, condamnant la torture, préservant l'environnement, etc. ; un accès égal à toute forme de communication ; un accès égal à l'activité économique par suppression de toutes les mesures juridiques organisant l'exclusion ; un accès égal aux soins et à l'instruction et la garantie d'un statut personnel civil laissant le droit de choisir tout autre contrat particulier.

 

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commentaires (2)

ON NE CONSTRUIT PAS AINSI MAIS ON DÉTRUIT... ET MONSIEUR CORM A PLEINEMENT RAISON !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 47, le 24 juin 2015

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Commentaires (2)

  • ON NE CONSTRUIT PAS AINSI MAIS ON DÉTRUIT... ET MONSIEUR CORM A PLEINEMENT RAISON !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 47, le 24 juin 2015

  • Une révolution "Arabo-musulmane" radicale semble se heurter à 1 difficulté capitale : les soulèvements ont besoin d’1 élément, d'1 base réelle. La pensée n'est jamais réalisée dans 1 population, que dans la mesure où elle est la réalisation des besoins de cette population. Le désaccord entre les revendications de la pensée printanière et les réponses de la réalité Arabo-musulmane, aura-t-il comme correspondant le même désaccord du sectarisme conFessionnel avec cette société multi-conFessionnelle et avec lui-même ? Les besoins de cette pensée Printanière seront-ils des besoins réels ? Il ne suffit pas que la pensée révolutionnaire recherche la réalisation, il faut encore que cette réalité d'ici recherche cette pensée. Mais le hic est que ce "Croissant Fertile" n'a pas gravi les degrés intermédiaires du développement politique en même temps que les peuples + développés. Et même ces degrés, auxquels il s'est lors de ses printanières en théorie élevé, il ne les a pas encore atteints dans la réalité. Et comment pourrait-il, en 1 saut périlleux par-dessus ses arides steppes-déserts conFessionnelles, franchir ses propres barrières mais aussi les barrières de ces peuples modernes ; i.e. des barrières dont il doit, dans la réalité éprouver l'établissement comme 1 émancipation de ses barrières réelles ? Une printanière radicale ne peut être qu'1 Printanière de besoins radicaux dont il semble ici, du fait de ce même sectarisme à moult conFessions, qu'il manque les conditions d'éclosion.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 11, le 24 juin 2015

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