Les jeunes Libanais respirent, mangent et vivent... football

Loin de leurs livres – les manuels scolaires, bien sûr, mais aussi les Harry Potter et consorts –, loin, même, des consoles de jeux et de leurs iPads, les jeunes Libanais sont désormais de plus en plus scotchés devant leur petit écran jusqu'à des heures indues pour suivre les matchs de football, même en pleine semaine, quand le lendemain il faut aller à l'école et que ces retransmissions sont, dans ces cas-là, réservées à un public adulte.
C'est un fait, une réalité qui existe depuis que le football existe, mais qui prend : les matchs de football passionnent littéralement les adolescents libanais, mais aussi les plus jeunes, dès leur tendre enfance. Ces gamins affichent une culture générale impressionnante dans ce domaine face à des parents dubitatifs, mais réconfortés à l'idée de voir leurs petits chérubins s'intéresser à un sport plutôt qu'à des gadgets
électroniques.
La fièvre du ballon rond touche aussi les jeunes filles au Liban – qui, rappelons-le, a sa propre équipe nationale féminine. D'ailleurs, le football a vu son public s'élargir bien au-delà des supporters saisonniers et exclusifs des équipes nationales, notamment lors de la Coupe du monde ou de l'Euro. Aujourd'hui, les jeunes sont tout aussi fans et incollables quand il s'agit de la Ligue des champions, de la Liga, de la Ligue 1, du Calcio, de la Premier League, de la Bundesliga, etc. Et ce... toute l'année durant.
Real, Barça, PSG, Juve, Bayern: voici des équipes très clairement définies et qu'un jeune, pour éviter de finir out, doit obligatoirement supporter durant tout le championnat. Les garçons en discutent en classe, entre eux ou sur whatsApp, évoquent en détail la vie professionnelle et personnelle des meilleurs joueurs, comparent les meilleurs techniques de jeu et, surtout, s'arrêtent sur les cachets exorbitants que ces stars du foot encaissent chaque semaine, ou à chaque match.

Juste un maillot...
Pour nos jeunes, c'est tout simplement un métier de rêve. En attendant, ils le pratiquent en simples amateurs : les uns en squattant les rues de leur quartier, les autres, plus chanceux, en s'entraînant dans un club privé qui leur offre même parfois la possibilité de participer à des camps d'entraînement durant l'été. Les écoles les plus favorisées, qui bénéficient de la logistique adéquate, permettent aux plus jeunes de se défouler durant la récréation en jouant au football avec leurs camarades de classe au niveau souvent très approximatif, mais qui partagent tous la même passion avec la même fougue.
À défaut de pouvoir assister en direct à des matchs locaux de haut niveau ou de voir leurs rêves se réaliser en accueillent dans leur pays les équipes les mieux classées par la Fifa, beaucoup de nos jeunes, qui commandent systématiquement à leurs parents ou à leurs proches rentrant d'un voyage en Europe un maillot de leur équipe favorite, n'ont plus qu'un seul choix : suivre à travers le petit écran, donc le plus près possible, leurs stars en action.
Ce soir samedi, deux des favoris, le FC Barcelone, qui a écarté le lion allemand, le Bayern Munich, et la Juventus, qui s'est débarrassée du favori espagnol, le Real Madrid, vont s'affronter sur le gazon du stade olympique de Berlin pour la finale de la Ligue des champions. Ce match, transmis en direct à 21h45 par la chaîne BeIn Sports, TF1 et Canal+, donne un nouveau rendez-vous à ces petits, ravis de pouvoir voler à leurs parents une nuit presque blanche... Mais pas de danger cette fois-ci: demain, c'est dimanche.