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Moyen Orient et Monde - Immigration

Demandeurs d’asile : Bruxelles revient à la charge sur la solidarité

« Nous ne proposons pas de quotas », affirme la Commission européenne en déplorant « les malentendus » créés par une « mauvaise interprétation » de ses propositions.

Le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon à la tribune de la Commission européenne à Bruxelles. John Thys/AFP

La Commission européenne a demandé hier aux États membres de l'UE de prendre en charge 40 000 demandeurs d'asile originaires de Syrie et d'Érythrée arrivés en Italie et en Grèce, pour témoigner leur solidarité avec ces pays débordés par les flux de migrants. Elle les a également invités à accueillir 20 000 réfugiés syriens venus de pays extérieurs à l'UE. Ces deux actions doivent courir sur deux ans et être assorties d'aide financière aux États. La répartition de la prise en charge doit être calculée en fonction de la population et du PIB des États, de leur taux de chômage et du nombre de demandeurs d'asile déjà accueillis. Chacun des 26 partenaires de l'Italie et de la Grèce est invité à prendre « sa part », et ces critères sont « pertinents et objectifs », a déclaré le commissaire aux Affaires intérieures Dimitris Avramopoulos. Une enveloppe de 6 000 euros sera allouée pour chaque demandeur d'asile pris en charge, a précisé la Commission. La mesure s'appliquera aux candidats à l'asile arrivés après le 15 avril.
Trois pays – le Royaume-Uni, l'Irlande et le Danemark – bénéficient d'une exemption leur permettant de refuser de s'associer à cet effort de solidarité envers l'Italie et la Grèce.
Concrètement, la France est appelée à prendre en charge 6 752 demandeurs d'asile syriens et érythréens, et invitée à accueillir 2 375 réfugiés syriens au cours des deux prochaines années. L'Allemagne devra prendre en charge 11 849 demandeurs d'asile et réfugiés, et l'île de Malte, également destination de migrants, 413.

Solidarité minimale
Le mécanisme d'urgence activé hier pour l'Italie et la Grèce est temporaire. Il pourra également être mis en œuvre pour Malte en cas d'afflux soudain de migrants, a précisé la Commission. « Il s'agit d'une solidarité minimale », a précisé M. Avramopoulos. « Chaque État peut faire davantage », a-t-il affirmé. « Nous ne proposons pas de quotas », a-t-il insisté en déplorant « les malentendus » créés par une « mauvaise interprétation » de ces propositions « dans certains États et dans certains medias ». La France s'est en effet dit opposée à toute idée de quotas pour les immigrés ou l'attribution du statut de réfugié. « Il n'a jamais été question de propositions pour les migrants illégaux », a insisté M. Avramopoulos. « Ce que nous proposons, c'est une répartition équitable des migrants ayant besoin d'une protection internationale », a-t-il expliqué. « Chaque État reste libre d'accorder ou non cette protection aux demandeurs d'asile qu'il aura pris en charge au titre de cette solidarité », a-t-il ajouté.
« La proposition n'est pas parfaite, mais elle constitue un énorme pas en avant, car elle introduit le principe de la solidarité », a commenté la chef de la diplomatie de l'UE, l'Italienne Federica Mogherini. « Il va falloir construire un consensus » sur cette proposition de transfert des demandeurs d'asile « afin que les ministres de l'Intérieur puissent l'approuver à la majorité qualifiée lors de leur réunion le 16 juin » à Luxembourg, a-t-elle toutefois averti.
L'exercice s'avère difficile. La Commission souhaite que ses deux recommandations soient contraignantes, mais le Royaume-Uni, la Hongrie, les États baltes, la République tchèque et la Pologne refusent toute répartition obligatoire en fonction d'une clé de répartition. Prague et Vilnius ont réitéré hier leur opposition. « Si la France reste dans le camp du refus, la majorité qualifiée ne sera pas trouvée », indique-t-on de source européenne.

Ban soutient Juncker
« Certains États sont réticents », a de fait déploré le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors d'un point de presse avec le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon. « Ils doivent accepter », a-t-il affirmé. « Il ne s'agit pas de paroles, mais d'actes », a-t-il insisté. Ban Ki-moon lui a apporté son soutien : « J'encourage les États membres à montrer de la compassion et prendre en considération la proposition de la Commission », a-t-il déclaré. Le secrétaire général de l'Onu a en revanche répété ses réserves envers le projet européen d'opération navale contre les navires utilisés pour les passages en Méditerranée. L'UE cherche à obtenir une résolution des Nations unies pour mener cette opération.

(Source : AFP)

La Commission européenne a demandé hier aux États membres de l'UE de prendre en charge 40 000 demandeurs d'asile originaires de Syrie et d'Érythrée arrivés en Italie et en Grèce, pour témoigner leur solidarité avec ces pays débordés par les flux de migrants. Elle les a également invités à accueillir 20 000 réfugiés syriens venus de pays extérieurs à l'UE. Ces deux...

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