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Moyen Orient et Monde - Asie du Sud-Est

Crise des migrants : la Malaisie se mobilise, la Birmanie sous pression

Des rencontres diplomatiques sont prévues à Naypyidaw pour trouver des solutions à la tragédie des boat-people naufragés.

Les bateaux de migrants transportent nombre de membres de l'ethnie rohingya, communauté musulmane persécutée et marginalisée, vivant pour l'essentiel en Birmanie, un pays largement bouddhiste. Romeo Gacad / AFP

La Malaisie a annoncé hier la mobilisation de la marine et des garde-côtes pour venir en aide aux migrants en perdition en mer d'Andaman depuis des semaines au moment où les pays de la région et les États-Unis se réunissent en Birmanie.
La Malaisie et l'Indonésie avaient annoncé mercredi qu'elles ne refouleraient plus les bateaux de migrants qui fuient la misère et les persécutions, tandis que des centaines d'entre eux étaient à nouveau secourus par des pêcheurs indonésiens. Et hier, la Malaisie est allée encore plus loin en lançant cette opération de sauvetage en mer, qui constitue une volte-face par rapport à la gestion de la crise depuis dix jours. « Nous devons sauver des vies », a justifié le Premier ministre malaisien Najib Razak sur son compte Facebook. Pour sa part, le porte-parole du ministère indonésien des Affaires étrangères, Armanatha Nasir, a déclaré à l'AFP que ce type d'opérations était aussi « quelque chose qui allait être discuté » en Indonésie.
Les bateaux transportent des Bangladais qui veulent échapper à la pauvreté ainsi que des membres de l'ethnie rohingya, communauté musulmane persécutée et marginalisée, vivant pour l'essentiel en Birmanie, un pays largement bouddhiste. En Asie du Sud-Est, cet exode dure depuis des années mais le phénomène a pris une tournure catastrophique depuis le début du mois de mai et la désorganisation des filières clandestines par la nouvelle politique répressive de la Thaïlande. La Thaïlande, l'Indonésie et la Malaisie ont accueilli environ 3 000 naufragés en quelques jours mais elles ont aussi refoulé plusieurs bateaux, s'attirant les foudres des Nations unies et d'organisations non gouvernementales. Le chef de la junte militaire thaïlandaise, le général Prayut Chan-O-Cha, a cependant répété hier sa réticence à accueillir des migrants. « Si vous êtes favorables à cette idée, je vous en prie, contribuez à hauteur d'un baht par jour (0,03 euro) ou accueillez-les à votre domicile. Ou émigrez vous-mêmes en mer et faites-les vivre ici à votre place », a-t-il déclaré au Parlement.

« Fardeau »
En Birmanie, Antony Blinken, le secrétaire d'État américain adjoint, a rencontré hier le président birman Thein Sein à Naypyidaw. Des rencontres étaient également prévues avec les ministres des Affaires étrangères de Malaisie, Anifah Aman, et d'Indonésie, Retno Marsudi. Le ministère indonésien des Affaires étrangères a par la suite déclaré dans un communiqué que la Birmanie avait accepté notamment de « renforcer les mesures pour empêcher les déplacements irréguliers de migrants » depuis son territoire.
Le gouvernement birman campe sur son refus de reconnaître la minorité de Rohingyas comme groupe ethnique, les considérant comme des immigrés illégaux du Bangladesh voisin même s'ils sont installés pour certains en Birmanie depuis des générations. Ils n'ont pas de papiers, pas d'accès aux systèmes scolaire et sanitaire ni au marché du travail. Cette communauté, estimée à 1,3 million, vit principalement en État Rakhine, région du nord-ouest de la Birmanie frontalière du Bangladesh. « S'ils s'apprêtent à parler des Rohingyas, comme nous l'avons déjà dit, nous n'accepterons pas ce terme », avait mis en garde Zaw Htay, porte-parole de la présidence birmane. Mais il a confirmé que la Birmanie assisterait à un sommet régional prévu sur la crise à Bangkok le 29 mai, alors que le pays, sous pression internationale depuis plusieurs jours, a légèrement assoupli sa position et s'est dit prêt à offrir une aide humanitaire aux migrants.
Au large de la Birmanie, d'après les Nations unies, plus de 2 000 migrants seraient retenus sur des bateaux par les passeurs dans des conditions terrifiantes, selon les rares rescapés, qui ont payé une rançon pour revenir à terre. « Trente-sept d'entre nous, qui avaient payé, ont été poussés par dessus bord avant l'aube. Nous avons ensuite nagé pendant environ deux heures » avant d'atteindre la côte birmane, a raconté Mohammad Nabi, un Bangladais, qui est depuis revenu dans son pays. Selon lui, seuls 27 migrants ont atteint la côte. Les gardes-côtes du Bangladesh ont fait état de 17 rescapés.

(Source : AFP)

La Malaisie a annoncé hier la mobilisation de la marine et des garde-côtes pour venir en aide aux migrants en perdition en mer d'Andaman depuis des semaines au moment où les pays de la région et les États-Unis se réunissent en Birmanie.La Malaisie et l'Indonésie avaient annoncé mercredi qu'elles ne refouleraient plus les bateaux de migrants qui fuient la misère et les...

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