Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Syrie/Irak

Bagdad obligé d’en appeler à l’aide des milices chiites

La plus grande base militaire d'Idleb est totalement aux mains des rebelles ; Assad a salué le soutien de son allié iranien.

Des combattants des milices chiites à Nukhayb, dans la province de Anbar. Mohammed Sawa/AFP

Des milices chiites ont commencé hier à se rassembler aux portes de Ramadi pour tenter de reprendre cette ville avec les troupes irakiennes avant que les jihadistes du groupe État islamique (EI) n'en fassent une place forte.
Critiqué après la chute de Ramadi dimanche, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi s'est résolu à faire appel aux Unités de mobilisation populaire. Cette coalition de milices majoritairement chiites avait jusque-là été tenu à l'écart d'al-Anbar pour éviter de s'aliéner la population majoritairement sunnite de cette province, dont Ramadi est le chef lieu. Ces combattants « ont commencé à arriver dans les zones à l'est de Ramadi », a donc annoncé le général Ali al-Majidi, depuis une base à l'ouest de Bagdad. Il a précisé que la priorité allait être donnée à faire échec aux attaques que mène l'EI à l'est de la ville avant de lancer une contre-offensive globale. Les forces gouvernementales veulent agir rapidement pour éviter que les jihadistes disposent des engins explosifs et des mines à Ramadi. C'est ce qu'ils avaient fait à Tikrit, ralentissant ainsi la reconquête de cette ville au nord de Bagdad par le pouvoir en mars.
La perte de Ramadi, située à une centaine de kilomètres seulement de Bagdad, représente le plus sérieux revers pour le gouvernement irakien depuis l'offensive ayant permis à l'EI de conquérir de vastes territoires en juin 2014. Sa conquête permet a contrario à l'EI, fort de dizaines de milliers d'hommes en Irak et en Syrie, de renforcer son emprise sur l'immense province d'al-Anbar, frontalière de la Syrie, de l'Arabie saoudite et de la Jordanie.

Kerry « confiant »
Les États-Unis, alliés de poids de Bagdad, ont reconnu que la chute de Ramadi représentait un « revers » et que les milices chiites avaient désormais « un rôle à jouer tant qu'elles sont sous le contrôle du gouvernement irakien ». Il faut dire que sur bien des fronts, ces milices bénéficiant du soutien de conseillers iraniens ont prouvé qu'elles étaient les mieux à même de lutter contre les jihadistes sunnites. Le secrétaire d'État américain John Kerry s'est déclaré « absolument confiant » dans le fait que la situation à Ramadi pouvait être renversée en peu de jours. Mais la chute de cette ville a illustré la grande fragilité de l'armé irakienne, qui s'est retirée dans le désordre de ses dernières positions dimanche, laissant derrière elle chars et véhicules militaires selon des images diffusées par l'EI.
Des soldats ont battu en retraite sans en avoir reçu l'ordre, d'autres ont été abandonnés à leur sort. Et la télévision irakienne a diffusé une vidéo montrant l'exfiltration in extremis de 28 soldats par hélicoptères, mais beaucoup d'autres sont morts ou portés disparus.
Aussi, le gouvernement a décidé hier de « punir très sévèrement les récalcitrants, dont l'attitude a eu des conséquences pour Ramadi ». Selon l'Organisation internationale des migrations, au moins 40 000 personnes ont été déplacées par les combats à Ramadi, où c'est la seconde fois en un mois que de nombreux habitants se voient obligés de fuir. « Des milliers de personnes ont dû dormir à la belle étoile car elles n'avaient nulle part où aller », a déclaré Lise Grande, coordinatrice humanitaire pour l'Onu en Irak.

170 membres de l'EI tués
Par ailleurs, en Syrie, des frappes de la coalition internationale menée Washington ont tué 170 membres de l'EI en 48 heures dans la province de Hassaké, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ces raids sont effectués en soutien aux forces kurdes, qui ont pu reprendre une vingtaine de villages dans cette région proche de l'Irak, d'après l'OSDH.
L'armée syrienne est, elle, en difficulté sur plusieurs fronts, en particulier dans la province d'Idleb, où elle a perdu son dernier grand camp face à une coalition de rebelles et de membres d'el-Qaëda. « La base militaire d'al-Mastouma, la plus grande d'Idleb (...) est totalement aux mains des rebelles », a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Le camp, qui regroupait des milliers de soldats et d'importants armements, est tombé en moins de 48 heures.
L'armée gouvernementale fait en outre face à une offensive de l'EI à Palmyre, une ville du centre du pays qui abrite un célèbre site antique et une grande prison. Elle a jusqu'à présent réussi à repousser les jihadistes.
Enfin, dans le sud du pays, cinq miliciens progouvernementaux et une femme ont été tués par l'EI lors d'une attaque des jihadistes sur le village druze d'al-Haqef, dans la province de Soueida, d'après le directeur de l'OSDH, qui a précisé que les assaillants n'avaient pas pu prendre le village.
Dans ce contexte difficile, le président Assad a salué le soutien de son allié iranien, le qualifiant de « pilier important » dans la guerre contre les rebelles, en recevant le troisième haut responsable iranien à se rendre à Damas en moins d'une semaine.
(Source : AFP)

Des milices chiites ont commencé hier à se rassembler aux portes de Ramadi pour tenter de reprendre cette ville avec les troupes irakiennes avant que les jihadistes du groupe État islamique (EI) n'en fassent une place forte.Critiqué après la chute de Ramadi dimanche, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi s'est résolu à faire appel aux Unités de mobilisation populaire....

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut