Egypte : décès d'un dirigeant des Frères musulmans en détention

Un haut responsable des Frères musulmans, détenu en Egypte depuis plus d'un an, est décédé mercredi dans un hôpital du Caire après avoir été victime d'un coma hépatique, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

Depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, ses partisans sont la cible d'une répression sanglante, tandis que la quasi-totalité des dirigeants de sa confrérie des Frères musulmans sont derrière les barreaux.

Farid Ismaïl, ex-député et haut responsable du parti de la Liberté et de la Justice, vitrine politique de la confrérie, est décédé à l'âge de 58 ans dans un hôpital du Caire où il avait été transféré mardi, selon un responsable de la police et un responsable médical. Le ministère de l'Intérieur a confirmé le décès, expliquant que M. Ismaïl, qui se faisait soigner pour une cirrhose du foi et l'hépatite C, avait souffert d'un coma hépatique.

Ce pharmacien de formation avait été arrêté en septembre 2013, et condamné en juillet à sept ans de prison pour des manifestations violentes après la destitution de M. Morsi. Il était également impliqué dans d'autres procès pour des violences similaires. Dans les mois qui ont suivi la destitution de M. Morsi, ses partisans ont manifesté pour réclamer son retour et leurs rassemblements ont dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre, qui réprime dans le sang la mobilisation des islamistes.

Plus de 1.400 pro-Morsi ont ainsi été tués et au moins 15.000 arrêtés, tandis que des centaines ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs qualifiés par l'ONU de "sans précédent dans l'histoire récente" du monde. Plusieurs dirigeants islamistes sont décédés ces derniers mois en raison de leur état de santé alors qu'ils se trouvaient derrière les barreaux, dont le professeur en médecine Tarek al-Ghandour, mort en novembre 2014.