Nucléaire: un responsable iranien dénonce la "guerre psychologique" du Congrès américain

La loi adoptée par le Sénat américain, qui soumettra au Congrès tout accord nucléaire conclu avec l'Iran, vise à "lancer une guerre psychologique" contre Téhéran, a dénoncé vendredi un responsable iranien.

Le texte, approuvé jeudi à la quasi-unanimité, est destiné à "faire pression sur les négociateurs" iraniens qui discutent actuellement des détails d'un accord final sur le programme nucléaire de Téhéran avec le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), a ajouté Esmaïl Kosari, membre de la Commission parlementaire de la sécurité nationale et des Affaires étrangères, cité par l'agence Fars.

Cet accord, qui mettrait fin à plus d'une décennie de crise diplomatique, doit intervenir d'ici le 30 juin. Il garantirait la caractère pacifique du programme nucléaire iranien, en échange de la levée des sanctions économiques internationales décrétées contre Téhéran depuis 2006.

"Quand le 5+1, spécialement les Etats-Unis, réalisent qu'ils n'ont plus rien de logique contre l'Iran, que les inspections sont limitées aux sites nucléaires et qu'ils n'ont plus d'autre choix que de lever les sanctions, ils créent ce nouveau jeu au Congrès afin de lancer une guerre psychologique", a affirmé M. Kosari.

La loi Corker-Menendez, du nom des sénateurs républicain Bob Corker et démocrate Robert Menendez, ne se prononce pas sur le fond du dossier nucléaire. Mais elle met en place un mécanisme pour que le Congrès, en cas d'accord final fin juin, ait le temps d'en bloquer l'application si les élus le jugeaient mauvais.
"Notre but est de pouvoir stopper un mauvais accord qui pourrait permettre à l'Iran d'acquérir des armes nucléaires", a déclaré le président de la Chambre, John Boehner.
Le président américain Barack Obama a toutefois estimé que la loi "ne fera pas dérailler les négociations" en cours.

En Iran également, le Parlement contrôlé par les conservateurs tente de légiférer afin d'obliger le gouvernement à faire ratifier l'accord final par les députés.
M. Kosari a ainsi estimé que l'équipe de négociateurs "devrait agir avec sagesse et se tourner vers le Parlement". Le député conservateur a précisé qu'une proposition de loi en ce sens était en préparation depuis deux semaines.