Iran: manifestation anti-saoudienne contre l'intervention au Yémen

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lundi devant l'ambassade saoudienne à Téhéran pour protester contre les frappes aériennes de la coalition arabe menée par Riyad contre les rebelles chiites au Yémen, une opération militaire fermement condamnée par l'Iran.

Environ 400 personnes, selon des témoins, ont participé à cette manifestation qui n'avait pas reçu d'autorisation officielle.
Les manifestants ont notamment scandé des slogans hostiles à l'Arabie saoudite, au roi Salmane et à sa famille, et demandé la fermeture de l'ambassade, selon l'agence Fars.
Ils ont également scandé "Mort à Israël", l'ennemi juré de la République islamique, et brûlé des drapeaux américain et israélien.

La représentation saoudienne, située dans un quartier du nord-est de la capitale qui abrite plusieurs ambassades, était protégée par un important dispositif de sécurité.
L'Arabie, à la tête d'une coalition de 9 pays arabes qui mène depuis le 26 mars des frappes au Yémen, accuse l'Iran d'armer les rebelles chiites Houthis. Ces derniers ont pris le contrôle de larges parties du territoire yéménite, dont la capitale Sanaa, et forcé le président Abd Rabbo Mansour Hadi à trouver refuge à Riyad.

L'Iran, qui a démenti lundi toute implication dans le conflit, a condamné cette opération militaire qui viole selon lui les lois internationales.
La porte-parole de la diplomatie, Marzieh Afkham, a dénoncé les déclarations "inexactes" du ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, qui a souhaité que Téhéran cesse d'"aider aux activités criminelles des (rebelles) Houthis contre le régime légitime du Yémen" et réclamé l'arrêt de ses "livraisons d'armes".

L'Iran chiite et son rival sunnite saoudien avaient tenté un timide rapprochement depuis l'élection du président modéré Hassan Rohani en juin 2013.
Mais, outre le Yémen, les deux puissances régionales s'opposent sur le conflit syrien, Téhéran soutenant le régime de Bachar el-Assad alors que Riyad appuie l'opposition. L'Arabie, comme d'autres monarchies du Golfe, s'inquiète aussi des ambitions nucléaires de l'Iran.

Samedi, une autre manifestation avait rassemblé plusieurs centaines de personnes qui protestaient à la suite d'accusations d'agression sexuelle portées par deux jeunes pèlerins iraniens contre des policiers en Arabie saoudite.