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Culture - Théâtre

Tout « Tartuffe » en un seul monologue...

C'est par la célèbre pièce de Molière « Tartuffe d'après Tartuffe d'après Tartuffe d'après Molière » que le coup d'envoi du Mois de la francophonie été donné vendredi soir, à la salle Montaigne. Un mois qui réserve jeux, surprises et kermesse.

Un Tartuffe des temps modernes. photo Marwan Assaf

En entrant dans la salle Montaigne, le public découvre, d'abord, une scène noire toute nue, avec une grande table rectangulaire en son milieu. En puis il aperçoit des noms écrits en blanc sur le sol : « Dorine », « Orgon », « Elmire », « Damis », « Mariane », « Cléante », « Flipote », « Laurent » et « Tartuffe, » les personnages de la célèbre pièce Tartuffe de Molière. L'acteur rentre, fixe le public, le silence se fait. Soudain, il laisse échapper les mots, doucement, puis plus fermement, s'adressant à des personnages fictifs, mais que l'on sent si présents. Commence alors le dialogue-monologue entre l'acteur et ses personnages. Après un quart d'heure de flottement où l'on se demande qui est qui, on parvient à suivre l'intrigue de la pièce. On comprendra alors que Guillaume Bailliart campera à lui tout seul, une heure durant, les huit personnages de la célèbre pièce de Molière, Tartuffe.
Un Tartuffe des temps modernes.
S'inspirant de la version de Gwenaël Morin écrite en 2009, Tartuffe d'après Tartuffe d'après Tartuffe d'après Molière, cet acteur et metteur en scène va donner sa propre version de la célèbre pièce transformant ainsi ce classique en une véritable performance. Doucement, il se déplace et se pose sur chaque nom inscrit sur le sol. Le ton change, se fait plus suave ou plus agressif, selon les personnages qu'il campera tour à tour : Orgon, Elmire, Damis, Mariane, Cléante et Tartuffe. Passant d'un état à un autre, apostrophant l'un, suppliant l'autre, à genoux, sur la table, du fond de la scène, il les désigne par la main, les fixe droit dans les yeux. Les personnages prennent vie sous ses vers et sa gestuelle. Et l'on découvrira un Tartuffe hâbleur, cynique et froid qui incarne le faux-dévot par excellence, un perfide auréolé par le crédule Orgon, borné coléreux qui n'inspire ni peine ni pitié et qui voit en Tartuffe la bonté personnifiée et, sous ce seul prétexte, le laisse entrer dans sa famille. Il sera même prêt à lui offrir sa fille et ses biens. Il y aura également Elmire, dont le sage tempérament contraste avec celui d'un Damis accusateur survolté. Et, finalement, il faudra qu'Orgon lui-même soit témoin de la scène pour qu'il comprenne enfin le personnage capable de dire « ce n'est pas pécher que pécher en silence ».
S'il est vrai que la mise en scène est épurée, le monologue ininterrompu de ces alexandrins et que le one-man-show de l'acteur rendent parfois ce spectacle difficile à suivre pour les non-initiés, on ne peut s'empêcher de saluer le dynamisme et l'énergie de cet acteur qui, par ses mimiques accentuées, ses intonations sarcastiques, les traits de ces personnages qu'il interprète volontairement grossis et le rythme frénétique qu'il donne à sa pièce, a porté un nouveau regard et insufflé une certaine modernité à ce célèbre classique du XIIe siècle. Un pari réussi pour ce Tartuffe de la nouvelle génération.

En entrant dans la salle Montaigne, le public découvre, d'abord, une scène noire toute nue, avec une grande table rectangulaire en son milieu. En puis il aperçoit des noms écrits en blanc sur le sol : « Dorine », « Orgon », « Elmire », « Damis », « Mariane », « Cléante », « Flipote », « Laurent » et « Tartuffe, » les personnages de la célèbre pièce...

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