Des milliers de manifestants à Athènes réclament la "dignité" pour la Grèce

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mercredi soir à Athènes pour réclamer "un souffle de dignité" pour la Grèce qui se lance au même moment à Bruxelles dans d'âpres négociations avec la zone euro pour tourner la page de l'austérité, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A son démarrage, la manifestation rassemblait au moins 5 000 personnes, selon une première estimation de la police. Le mot d'ordre "Un souffle de dignité", relayé depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux à l'origine du mouvement, était décliné en de nombreux slogans sur la place du Parlement: "Stop à l'austérité", "Aucun pas en arrière", "Donnez une chance à la Grèce", "Respect" proclamaient les banderoles.

Parmi les manifestants, Stefania Hatziandreou, une quinquagénaire qui a voté pour la gauche Syriza portée au pouvoir fin janvier, appelait "tous les Grecs à être aujourd'hui ici pour faire pression sur l'Europe. Je crois qu'il y aura une solution, nous sommes tous pour l'Europe mais il ne faut pas qu'elle exerce une telle pression".

C'est la première manifestation de Thanassis Goumasis, 48 ans, sur cette place qui fut le théâtre de rassemblements géants au pic de la crise: "nous sommes là pour soutenir le gouvernement dans les négociations, je n'ai pas voté Syriza. C'est l'heure de rétablir la justice", expliquait ce retraité de l'armée.
D'autres rassemblements se déroulaient en même temps dans toute la Grèce et quelques villes à l'étranger.
Il s'agit de la deuxième manifestation en une semaine organisée en faveur du gouvernement via le réseau social Facebook.

Plus de sept Grecs sur dix, selon deux sondages publiés mardi, jugent positifs les premiers pas du nouveau gouvernement grec qui souhaite "tourner le dos à l'austérité" tout en cherchant avec la zone euro "un accord". Celui-ci s'annonce compliqué à trouver tant les antagonismes sont forts entre Athènes et ses créanciers qui ont commencé à négocier mercredi soir à Bruxelles.