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Lifestyle - Pendant ce temps, ailleurs... - Faune

À Madrid, l’acupuncture pour soigner des rapaces

Médecine chinoise ancestrale, l'acupuncture est de plus en plus utilisée pour les animaux dans le monde selon la société d'acupuncture vétérinaire, créée aux États-Unis en 1974.

Gérard Julien/AFP

Le patient ouvre ses grands yeux jaunes, mais reste silencieux lorsque Edurne Cornejo perce sa patte avec de fines aiguilles. Difficile de dire s'il est surpris. En tout cas, ce petit hibou d'Espagne de 25 cm n'en est pas à son premier contact avec l'acupuncture, rapporte Roland Lloyd Parry de l'AFP.
Le volatile s'est blessé au dos, en heurtant une cheminée d'usine à l'est de Madrid, la capitale espagnole, située sur un plateau de quelque 700 mètres d'altitude, en pleine Sierra (montagne) de Guadarrama, où les rapaces sont nombreux.
Il a ensuite été pris en charge à Brinzal, un centre de traitement de hiboux situé dans un parc de l'ouest de la ville.
Elle est ainsi recommandée pour les atteintes aux muscles et les problèmes d'articulation des animaux, de même que pour les maladies nerveuses, de peau, gastro-intestinale ou respiratoire.
Le petit hibou gît, semblant respirer de manière saccadée sous son plumage marron et blanc, quand les aiguilles s'enfoncent.
«Lorsqu'il est arrivé, il ne tenait pas debout. Ensuite, il a commencé à faire des petits pas et, désormais, il peut à nouveau voler», déclare fièrement la vétérinaire Edurne Cornejo.

Stimuler les mécanismes de guérison
L'animal a déjà bénéficié de dix séances d'acupuncture, à raison d'une par semaine.
Ces séances «stimulent les mécanismes de guérison, sans effet secondaire» à la différence d'autres formes de médecine, explique-t-elle.
Ailleurs dans le centre, quelque 80 hiboux grand-duc, des chouettes et d'autres petits rapaces attendent de retrouver la liberté, dans de grandes volières couvertes où certains tentent de reprendre leur envol.
Environ 1200 oiseaux sont amenés chaque année dans ce centre ouvert en 1989 et 70% guérissent et sont réintroduits dans leur milieu naturel.
«Nous offrons une guérison physique, mais aussi psychologique», assure Patricia Orejas en regrettant que tous ne puissent pas retourner dans la nature. Ainsi, certains animaux s'habituent trop à la compagnie des hommes et ne peuvent plus s'adapter à
la vie sauvage.

Apprendre à reconnaître le danger
L'équipe de Mme Orejas applique aux hiboux des méthodes visant à stimuler leurs défenses naturelles en leur enseignant quels animaux sont leurs prédateurs.
Les volatiles sont ainsi amenés à observer des souris vivantes, mais aussi des aigles. On leur fait entendre des enregistrements de hibou donnant l'alerte afin de les associer au danger.
Grâce à ces techniques, en quelques mois ces rapaces peuvent retrouver la nature et reprendre leur rôle dans l'écosystème en mangeant rongeurs, insectes, serpents et autres nuisibles.
«Plus il y aura de mangeurs de souris à la campagne, moins nous aurons de problèmes car nous n'aurons pas besoin de recourir aux pesticides dangereux pour les êtres humains», se félicite Mme Orejas.
«En soignant des animaux à problèmes ici on obtient aussi des informations sur ce qui se passe dans la nature», ajoute-t-elle en précisant que cela permet de mettre en place des programmes de protection ciblés.

Le patient ouvre ses grands yeux jaunes, mais reste silencieux lorsque Edurne Cornejo perce sa patte avec de fines aiguilles. Difficile de dire s'il est surpris. En tout cas, ce petit hibou d'Espagne de 25 cm n'en est pas à son premier contact avec l'acupuncture, rapporte Roland Lloyd Parry de l'AFP.Le volatile s'est blessé au dos, en heurtant une cheminée d'usine à l'est de Madrid, la...

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