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La France appelle l'UE à rester mobilisée face à la menace "réelle" d'attentats

La menace terroriste contre les pays de l'Union européenne est "réelle" et impose de se doter de tous les instruments pour identifier et neutraliser les jihadistes à leur retour "s'ils représentent un danger", a déclaré vendredi le ministre français de l'Intérieur.

"Il y a des risques qui sont aujourd'hui réels et qui impliquent une mobilisation générale", a déclaré Bernard Cazeneuve à l'issue d'une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles consacrée à la lutte antiterroriste, notamment au phénomène des jeunes Européens qui partent combattre en Syrie.

"Un attentat sur le territoire européen est très probable", a confié à l'AFP un responsable européen. "Les motifs de rejoindre le jihad subsisteront tant que le conflit continuera en Syrie et en Irak", a souligné une autre source européenne.

Le nombre de jeune Européens engagés au côté des jihadistes n'a pas diminué, et les signalisations montrent même qu'il augmente dans certains pays, notamment en Allemagne, a souligné le ministre allemand Thomas de Maizière.

"En France, ils ont augmenté de 89% depuis le début de l'année 2014", a confirmé M. Cazeneuve. Sur les 3.000 combattants étrangers européens, 1 150 viennent de France, dont 300 à 350 sont sur place. Plus de 50 sont morts et 200 sont revenus. Ces données couvrent l'ensemble de la filière (recrues, recruteurs et soutiens), a-t-on précisé.

Selon Gilles de Kerchove, le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, la crainte principale n'est pas une attaque de grande ampleur comme les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats Unis, mais un acte comme la tuerie dans le musée juif de Bruxelles fin mai.

"Chaque pays s'emploie à déjouer des attentats sur son sol. Nous le faisons en France. Il y a des interventions, des arrestations (...) tous les jours pour éviter que cela ne se produise", a expliqué M. Cazeneuve. "J'ai coutume de dire que zéro précaution c'est 100% de risques, mais 100% de précautions, ce n'est pas le risque zéro".

La Parlement français a adopté début novembre une loi de "lutte contre le terrorisme", qui instaure notamment une interdiction de sortie du territoire des personnes suspectes pour entraver les départs de Français candidats au jihad en Syrie.

L'UE a de nombreux instruments pour identifier, suivre et appréhender les Européens enrôlés au côté des jihadistes, mais leur mise en oeuvre s'avère difficile.

Une adaptation du code des frontières Schengen est nécessaire pour permettre une traçabilité quand les jihadistes français et allemands quittent la Syrie et reviennent en Europe, et pour permette les contrôles dans les aéroports, car ils sont des ressortissants des pays de cet espace sans frontière.

La mise en oeuvre d'un PNR (passenger name record) européen est également nécessaire, a insisté Bernard Cazeneuve, mais le projet est bloqué au Parlement européen.

"Il faut un compromis. Il nous faut mieux intégrer les préoccupations du Parlement, qui sont légitimes concernant la protection des données personnelles", a reconnu le ministre. "Une fois les garanties données sur la protection des données, le Parlement européen doit en contrepartie accepter l'idée que lutter contre le terrorisme sans PNR européen, c'est beaucoup plus difficile que si on a l'ensemble des instruments pour le faire", a-t-il plaidé.

L'espace Schengen comprend les territoires de 26 pays européens (22 pays de l'UE plus la Norvège, la Suisse, le Liechtenstein et l'Islande), qui ont supprimé les contrôles à leurs frontières intérieures.

La menace terroriste contre les pays de l'Union européenne est "réelle" et impose de se doter de tous les instruments pour identifier et neutraliser les jihadistes à leur retour "s'ils représentent un danger", a déclaré vendredi le ministre français de l'Intérieur."Il y a des risques qui sont aujourd'hui réels et qui impliquent une mobilisation générale", a déclaré Bernard Cazeneuve...