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Moyen Orient et Monde - Conflit

L’Irak en alerte maximale pour Achoura

L'EI continue son massacre contre la tribu d'Albou Nemer ; les jihadistes décapitent une dizaine d'hommes en Syrie.

Des centaines de milliers de pèlerins irakiens et 65 000 venus de 20 pays sont déjà arrivés à Kerbala, alors que l’État islamique continue de perpétrer des massacres contre les tribus sunnites irakiennes. Haïdar Mohammad Ali/AFP

Des dizaines de milliers de policiers et de soldats ont été déployés à Bagdad et sur la route menant à Kerbala, 110 km plus au sud. C'est dans cette ville sainte chiite que des centaines de milliers de pèlerins sont attendus aujourd'hui pour les célébrations de Achoura qui commémore la mort de l'imam Hussein, une figure parmi les plus respectées du chiisme enterrée à Kerbala. Depuis samedi, « le plan de sécurité a été mis en place pour assurer la sécurité des pèlerins et nos forces sont en état d'alerte maximale », a indiqué un colonel de la police. En dépit de ce dispositif, trois personnes ont été tuées et 10 blessées hier par l'explosion d'une bombe près d'une tente où étaient distribuées des collations aux pèlerins à Nahrawane, au sud de Bagdad. Dans la capitale, des rues ont été fermées de même que certains quartiers chiites comme Azamiyah alors que des mesures de sécurité draconiennes sont en place dans celui de Sadr City. Ce quartier et le centre-ville ont été visés dimanche par deux attentats-suicide revendiqués hier par l'État islamique (EI, ex-Daech), qui s'est targué dans un communiqué d'avoir réussi à « déjouer tous les soi-disant dispositifs de sécurité du gouvernement safavide (référence péjorative aux chiites au pouvoir à Bagdad) ».

« Le danger est plus grand »
« Des centaines de milliers de pèlerins irakiens » et 65 000 venus de 20 pays sont déjà arrivés à Kerbala, a indiqué le gouverneur adjoint de la province Jassem al-Fatlawi. Pour assurer leur sécurité, plus de 26 000 membres des forces de sécurité et miliciens seront déployés dans la ville, avec l'appui d'hélicoptères. La foule de fidèles devra passer par des portiques de contrôle aux entrées de la ville sainte, et 1 500 policières vont superviser le passage des femmes pèlerins, a indiqué un porte-parole. « Le danger est plus grand que les dernières années. Il y avait du terrorisme, mais cela n'avait jamais atteint de tels niveaux », a estimé un colonel de police, en faisant allusion à la montée en puissance de l'EI.
Pendant ce temps, les jihadistes de l'EI ont exécuté de nouveaux membres de la tribu sunnite d'Albou Nemer dimanche dans l'ouest de l'Irak, selon un chef tribal et un officier hier, précisant qu'il s'agissait d'« au moins 36 personnes dont quatre femmes et trois enfants ».
Cette tribu est prise pour cible depuis plusieurs jours par les jihadistes pour s'être opposée à eux dans la province de Anbar, que l'EI contrôle en grande partie. Entre 250 et plus de 400 de ses membres ont déjà été massacrés, selon différentes sources. Et ce bilan pourrait augmenter car plusieurs centaines de personnes de cette tribu sont portés manquantes, selon les autorités. « Il y a plus de mille personnes dont on ne sait rien », a précisé le chef tribal cheikh Nimrawi. Les jihadistes ont « délivré une fatwa demandant d'exécuter y compris les bébés de la tribu Albou Nemer », selon lui.

Les peshmergas en action à Kobané
De l'autre côté de la frontière, à Boukamal, ville de l'Est syrien sous leur contrôle, les jihadistes ont décapité huit rebelles avant d'exhiber leurs dépouilles mortelles sur des croix, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ces hommes ont été exécutés après s'être rendus à l'EI en croyant avoir la promesse d'être pardonnés de les avoir combattus. Et dans la ville éponyme de Deir ez-Zor, l'EI a décapité trois autres hommes, deux pour « collaboration avec le régime » syrien et un pour avoir combattu l'EI. « Après leur décapitation, ils ont été exhibés sur la muraille du jardin public dans le quartier de Hamidiyé dans le centre de la ville », toujours selon l'OSDH.
À Kobané, la ville du nord de la Syrie devenue le symbole de la résistance de l'EI, les renforts de Kurdes irakiens ont commencé à participer aux combats auprès de leurs compagnons d'armes pour essayer de chasser les jihadistes qui les assiègent depuis le 16 septembre, selon la principale milice kurde syrienne. Les avions de la coalition conduite par les États-Unis les ont soutenus en menant quatre frappes depuis dimanche soir contre des positions de l'EI près de Kobané, selon le Commandement militaire américain chargé de la région (Centcom).
(Source : AFP)

Des dizaines de milliers de policiers et de soldats ont été déployés à Bagdad et sur la route menant à Kerbala, 110 km plus au sud. C'est dans cette ville sainte chiite que des centaines de milliers de pèlerins sont attendus aujourd'hui pour les célébrations de Achoura qui commémore la mort de l'imam Hussein, une figure parmi les plus respectées du chiisme enterrée à Kerbala. Depuis...

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