Plusieurs récentes attaques à l'acide visant des femmes à Ispahan, dans le centre de l'Iran, ont provoqué une psychose et des rumeurs selon lesquelles les victimes ne respectaient pas le voile islamique, ont rapporté hier les médias locaux.
« Quatre cas d'attaques à l'acide ont été rapportés. Certains suspects ont été arrêtés, l'enquête se poursuit », a déclaré l'adjoint du chef de la police, le général Hossein Ashtari, cité par l'agence officielle Irna. Il n'a toutefois pas confirmé que les attaques visaient des femmes ne respectant pas le code vestimentaire islamique, qui les oblige à recouvrir d'un voile ou d'un foulard leurs cheveux et leur nuque. « Les personnes visées ne venaient pas d'une couche ou d'un groupe particuliers » de la population, a-t-il précisé.
Ces attaques, très rares en Iran, se sont multipliées ces dernières années au Pakistan, en Afghanistan et en Inde, les agresseurs punissant leurs victimes pour avoir « souillé » leur « honneur » ou celui de leur famille par un comportement « indécent ». Des messages circulant ces derniers jours sur les réseaux sociaux faisaient état de six à treize attaques à l'acide « contre des femmes au volant mal voilées » et demandaient aux conductrices de « ne pas garder leurs vitres baissées ».
Mohammad Taghi Rahbar, un haut responsable religieux d'Ispahan, ville historique et touristique, a condamné ces attaques, affirmant que la loi et la charia (en vigueur en Iran depuis 1979) « ne permettent pas de tels actes », selon l'agence Isna.
« Un tel acte sous n'importe quel prétexte est condamnable. Même si une femme sort dans la rue de la pire des façons, personne n'a le droit de faire une telle chose », a-t-il précisé. « Je roule les vitres fermées et je panique à chaque fois que j'entends le bruit d'une moto qui s'approche », a raconté pour sa part une habitante d'Ispahan à Isna.
Un projet de loi actuellement en discussion au Parlement vise à soutenir les citoyens qui « conseillent et encouragent verbalement » les femmes et les hommes au respect des valeurs islamiques, tout en leur interdisant d'agir pour les faire respecter. Seules les forces de l'ordre et la justice sont autorisées à prendre des mesures coercitives.
(Source : AFP)
Moyen Orient et Monde - Iran
Psychose à Ispahan après des attaques à l’acide contre des femmes
OLJ / le 20 octobre 2014 à 00h00
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16 h 20, le 20 octobre 2014