Un habitant de Valledupar, dans le nord-est de la Colombie, a réussi l'exploit de se faire passer pour un diplomate libanais, offrant des conférences sur le Moyen-Orient ou encore des conseils à l'armée, rapportent les médias colombiens.

Pourvu de documents diplomatiques en espagnol, anglais et français, avec le sigle de l'ONU, Jeyson Puello, le faux diplomate, se présentait dans des réunions officielles et des cercles militaires, sous le nom d'emprunt de Jason Ali Hakim Abdullaziz Al Nayb.

Ce n'est ni son espagnol parfait, ni son allure peu orientale qui ont attiré les soupçons mais le fait qu'il débarquait toujours à pied, sans véhicule. Intrigué, un colonel a contacté l'ambassade du Liban à Bogota et découvert le pot-aux-roses.

"Il n'existe aucune personne de ce nom", a répondu à l'officier la délégation diplomatique dans un courrier, publié par l'hebdomadaire colombien Semana, dans lequel elle incitait les autorités à "mener l'enquête" et confondre "l'imposteur".

Une fausse invitation a ainsi permis d'interpeller il y a quelques jours l'"honorable ambassadeur", mais ce dernier a été remis en liberté par le parquet, faute de preuves.

Selon le quotidien El Tiempo de Bogota, le faux diplomate était en possession de deux accréditations, une du ministère colombien des Affaires étrangères et une autre l'identifiant comme ambassadeur libanais.

Contacté par l'AFP, les services diplomatiques colombiens n'ont pas souhaité faire de commentaires.

Ce canular n'est pas le premier du genre en Colombie. Il y a cinquante ans, un séminariste de Neiva, dans la cordillère centrale des Andes, s'était présenté comme l'ambassadeur de l'Inde et bénéficié de divers avantages. La supercherie avait même inspiré un film colombien réalisé en 1987.