Yémen: des centaines de partisans du gouvernement manifestent contre la rébellion chiite

Des centaines de Yéménites ont manifesté jeudi à Sanaa pour dénoncer la rébellion chiite hostile aux autorités et dont les appels à faire chuter le gouvernement ont mis le pays au bord de la crise politique.
Des membres de la tribu Hareth sont descendus dans les rues de la banlieue de Sanaa, brandissant fusils d'assaut et lance-roquette à l'épaule, exprimant leur soutien au président Abd Rabbo Mansour Hadi, selon un journaliste de l'AFP.
Le président yéménite est visé par les critiques des rebelles chiites d'Ansaruallah, aussi appelés houthis, qui réclament la chute du gouvernement et l'annulation d'une hausse des prix du carburant.
Pour tenter d'éviter une nouvelle vague de violences dans le pays engagé dans une difficile transition politique, M. Hadi a cédé mardi à leurs exigences en annonçant qu'il désignerait dans un délai d'une semaine un nouveau Premier ministre et reverrait à la baisse d'environ 30% le prix du carburant.
Mais les rebelles, qui campent autour de Sanaa et organisent à intervalles réguliers des manifestations de masse, ont rejeté ces propositions.
Des membres de tribus ayant défilé jeudi près des campements houthis dans le secteur de l'aéroport, ont scandé des slogans pro-gouvernementaux.
"L'armée et le peuple sont unis", ont clamé les manifestants qui se sont engagés à protéger la capitale.
Dans communiqué diffusé durant la marche, ils ont appelé le gouvernement à "protéger le peuple (...) et à étendre son autorité à l'ensemble du pays".
Les tribus loyales au gouvernement ont resserré les rangs avec les forces armées face aux rebelles qui tentent d'étendre leur contrôle sur le nord du pays au-delà de leur bastion de la province de Saada.
Jeudi, des affrontements ont éclatés dans la province de d'Al-Jawf, où les houthis ont tenté de prendre la ville de Fardat Nahm, à 40 km au nord-est de Sanaa, selon des sources tribales.
L'objectif des rebelles à Al-Jawf est de contrôler la route principale reliant Sanaa à la province de Marib, selon ces sources.
Les rebelles chiites, qui ont multiplié depuis début mars les attaques contre l'armée, cherchent à élargir leur zone d'influence dans le futur Etat fédéral qui doit compter six provinces, selon plusieurs analystes