Somalie: Washington ignore le sort du chef des shebab visé par une frappe

Les Etats-Unis tentaient mardi d'en savoir plus sur le sort du chef suprême des islamistes shebab, Ahmed Abdi "Godane", visé la veille par une frappe aérienne américaine en Somalie, ont indiqué de hauts responsables américains sous couvert de l'anonymat.

"Godane" était bien la cible de cette frappe, mais le Pentagone essaye toujours d'en savoir plus sur son sort, a indiqué l'une de ces sources. "Nous sommes en train d'évaluer les résultats", a-t-il déclaré.
Selon un autre responsable américain, l'opération s'est déroulée exclusivement à l'aide de moyens aériens et "aucune troupe au sol" n'a été impliquée.

Un peu plus tôt, Abdikadir Mohamed Nur, gouverneur de la province méridionale de Basse-Shabelle, visée par le bombardement, avait révélé à la presse que les Etats-Unis avaient effectivement visé "une réunion des hauts responsables shebab, dont leur chef Abu-Zubeyr", un des nombreux alias et noms de guerre de "Godane".

Interrogés par l'AFP, les shebab n'ont pas souhaité s'exprimer sur le sort de "Godane" ou sur d'éventuels militants tués dans leurs rangs après l'opération américaine. Washington a mis à prix la tête de "Godane", 37 ans, pour 7 millions de dollars. Il est l'une des 10 personnalités les plus recherchées au monde par les Etats-Unis pour terrorisme.

Depuis août 2011, les shebab ont été chassés de Mogadiscio, puis progressivement de l'essentiel de leurs bastions du sud et du centre de la Somalie, dont ils ont contrôlé un temps la majeure partie.
Ils tiennent toujours néanmoins de larges zones rurales et, face à la puissance de feu supérieure de l'Amisom, la force de l'Union africaine en Somalie, ont abandonné le combat conventionnel pour les opérations de guérilla, notamment à Mogadiscio, où ils ont mené récemment des attaques spectaculaires contre la présidence et le Parlement.