Les catastrophes se suivent et ne se ressemblent pas. Un jour, ce sont les chrétiens de Mossoul, qui vivent dans cette région depuis 1 500 ans, qui sont sommés par les combattants de l'EI de quitter leurs maisons ou de se convertir à l'islam, un autre jour, c'est Israël qui, dans le cadre de son agression contre la bande de Gaza, commet un nouveau massacre de civils, et hier, c'est un nouveau crash d'avion, avec au moins 20 Libanais à bord... Malgré cela, les parties politiques locales vivent sur une autre planète, occupées à se lancer des accusations pour éviter de prendre les décisions qu'exige la situation régionale. À ceux qui les critiquent, les politiciens et autres responsables ont cette réponse d'une simplicité révoltante : « La situation au Liban est bien préférable à ce qui se passe alentour. » Comme si cette phrase justifiait leur inertie et leur incapacité à s'entendre.
Une source de sécurité précise à cet égard qu'il faut dissocier les dossiers sociaux et économiques de la présidentielle. Si celle-ci est liée à des considérations et à des enjeux régionaux (de façon plus précise à un éventuel dialogue entre l'Iran et l'Arabie saoudite), les autres dossiers sont uniquement internes. Ce qui les entrave, c'est la volonté de chaque camp de marquer des points sur l'autre. Aucun camp ne veut faire la moindre concession et ils sont tous convaincus que leurs intérêts propres passent avant toute autre considération, ignorant ainsi la grogne dans la rue, la crise économique aiguë et le feu qui brûle dans toute la région.
La situation sécuritaire interne, elle, est acceptable. Selon la source précitée, aucune force ne peut désormais déstabiliser le Liban. La dernière vague d'attentats a montré que les forces de sécurité font leur travail et restent très vigilantes. Certes, les incidents ne peuvent pas être totalement enrayés et les tentatives de créer des troubles vont se poursuivre, mais ce qui a changé, c'est que non seulement la communauté internationale appuie clairement la stabilité au Liban, mais de plus, toutes les parties internes ont compris qu'elles ont tout à perdre et rien à gagner dans l'appui, la couverture ou encore
l'encouragement aux fauteurs de troubles. Si, à une certaine période, le courant du Futur encourageait les groupes extrémistes, non parce qu'il partageait leur point de vue, mais parce qu'il voulait affaiblir le gouvernement de Nagib Mikati en le discréditant sur la scène sunnite, aujourd'hui, la situation est différente. Les groupes islamistes ont montré qu'ils rejettent toutes les structures existantes et qu'ils veulent instaurer leur propre régime. Cela a été le cas dans les régions sous le contrôle du Front al-Nosra et celles contrôlées par l'EI en Syrie, mais c'est aussi le cas en Irak. Ces groupes ont pratiquement brisé les autres composantes de l'opposition syrienne, avant de se livrer une bataille sans merci, montrant ainsi leur véritable visage intolérant et totalitaire. De plus, si à une certaine époque, des pays arabes pouvaient encourager ces groupes à condition qu'ils restent loin de chez eux, aujourd'hui, une telle attitude n'est plus possible, le terrorisme islamiste ayant montré qu'il pouvait s'étendre comme un cancer dans tous les pays, sans le moindre respect pour les frontières et pour les États et gouvernements. C'est pourquoi, il est clair que désormais aucun pays ne soutient clairement les groupes islamistes. Ce qui facilite la lutte contre eux, mais d'un autre côté, ils ont pratiquement une dynamique qui leur est propre, ainsi que des ressources et des filières incontrôlables. Au Liban, les forces de sécurité essaient de poursuivre et de démanteler les cellules dormantes, mais il s'agit encore de les découvrir. À ce sujet, la source sécuritaire déplore le fait que Mounzer el-Hassan ait été tué pendant l'opération destinée à l'arrêter à Tripoli. En effet, les aveux des deux personnes arrêtées au moment des rafles dans les hôtels de Raouché avaient révélé que Mounzer el-Hassan était le responsable logistique du groupe. C'est ainsi lui qui aurait fourni les ceintures explosives, les autres charges et les voitures qui devaient être utilisées dans les attentats. En même temps, c'est lui qui aurait aidé à faire les réservations dans les hôtels. Tout l'aspect logistique des attentats préparés reposait donc sur lui et dans ce sens, il aurait été une mine d'informations. Il aurait surtout permis de passer à un autre niveau dans l'enquête puisque pour l'instant, on en est encore aux exécutants. Toutefois, le point positif, c'est qu'en tout cas, les cellules qui dépendaient de lui sont pour l'instant paralysées et les FSI ont pu l'éliminer sans essuyer la moindre protestation de la part de la rue tripolitaine.
La situation est quelque peu différente concernant cheikh Houssam Sabbagh qui reste une figure importante dans la ville. Bien que faisant l'objet de plusieurs mandats d'arrêt, cheikh Sabbagh est considéré comme une des personnalités religieuses qui ont une grande influence sur les extrémistes à Tripoli. Son nom était apparu la première fois lors de l'arrestation de Chadi Maoulawi et c'est lui qui avait mobilisé la rue tripolitaine pour obtenir sa remise en liberté. Son arrestation s'inscrit dans le cadre de l'action préventive des services de sécurité pour empêcher tout ce qui peut inciter les cellules dormantes à se réveiller en créant un terrain favorable à leur action. Toujours à ce sujet, la source sécuritaire est convaincue que cette arrestation n'aurait pas été possible il y a quelques mois. Mais aujourd'hui, elle montre clairement que toutes les parties locales sont conscientes de l'importance de maintenir la stabilité. En dépit d'un certain malaise et des tentatives qui se poursuivent, notamment l'apparition d'un soldat au Akkar qui a déserté l'armée avant d'en être chassé et qui a déclaré son allégeance au Front al-Nosra, la situation reste donc acceptable. Même chose dans les camps palestiniens, où tant bien que mal, les organisations palestiniennes assurent la sécurité et empêchent les fauteurs de troubles d'agir, sans toutefois livrer aux autorités ceux qui sont réclamés par la justice.
Restent Ersal et son jurd, dans lequel quelque 4 000 combattants, essentiellement du Front al-Nosra, sont installés. Ils sèment la terreur dans la bourgade en y faisant de fréquentes incursions, mais en même temps, les forces de sécurité cherchent à réduire leur nuisance, sans avoir à mener un combat qui serait coûteux pour tout le monde. Bien que relative, la sécurité est donc acceptable, mais le Liban se porterait bien mieux si la classe politique décidait d'assumer ses responsabilités.
Liban - Éclairage
La sécurité acceptable ne justifie pas l’inertie de la classe politique
OLJ / Par Scarlett HADDAD, le 25 juillet 2014 à 00h00
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Les catastrophes se suivent et ne se ressemblent pas. Un jour, ce sont les chrétiens de Älaouïtie, qui vivent dans cette région depuis 1 500 ans, qui sont sommés de quitter leurs maisons. D’autres jours, c'est sœur-syrie bääSSyriaNique qui, dans le cadre de son agression contre la Saine Syrie commet de nouveaux massacre de civils ; et d’autres encore, c'est de nouvelles péripéties de cette guerre civile, avec au moins des centaines de miliciens hézbollahîs rapatriés.... Malgré cela, les indigènes cancres-huitard vivent sur une autre planète, occupées à se lancer des accusations pour éviter de prendre les décisions qu'exige la situation. La situation interne sécuritaire, elle, est acceptable. Selon 1 source, aucune de ce genre de forces ne peut déstabiliser le Liban. La dernière vague d'escarmouches entre Brîtééél et Ëérsééél a montré que les FSI restent vigilantes. Certes, les tentatives du hézébbb de créer des troubles vont se poursuivre, mais ce hézébbb a enfin compris qu'il a tout à perdre dans l'appui aux fauteurs de troubles de Brîtééél contre l’invincible Ëérsééél ! Si ce hézébbb encourage ainsi les Takfiristes chïïtiques, c’est parce qu'il pensait affaiblir Achraf Rifi et Machnoûü.
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
16 h 35, le 25 juillet 2014