Les contacts noués en Syrie par des combattants étrangers pourraient favoriser la formation de nouveaux réseaux extrémistes dans les pays arabes et en Europe, a estimé mercredi le président d'un comité spécialisé de l'ONU.
Rappelant l'arrivée de milliers de jihadistes étrangers en Syrie pour combattre aux côtés d'organisations comme le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, l'ambassadeur australien à l'ONU Gary Quinlan a averti que "des liens sont ainsi établis (...) qui pourraient conduire à la création de nouveaux réseaux d'extrémistes pan-arabes et pan-européens".
M. Quinlan préside le comité des sanctions contre el-Qaëda, un organe dépendant du Conseil de sécurité qui frappe de sanctions (gel d'avoirs, interdiction de voyager, embargo sur les armes) des groupes ou individus affiliés à el-Qaëda.
Le Front al-Nosra est sur la liste noire du Comité, et le groupe islamiste nigérian Boko Haram vient d'y être ajouté.
"Le retour de ces combattants étrangers aguerris dans leur pays d'origine -- ou des pays tiers -- avec de nouvelles idées et une expertise accrue est un motif d'inquiétude", en particulier pour des pays du Maghreb, du Proche-Orient et d'Europe, a-t-il ajouté dans un exposé devant le Conseil.
M. Quinlan a aussi souligné l'émergence au sein d'el-Qaëda d'une nouvelle génération de dirigeants "qui ont la trentaine ou la quarantaine".
Par exemple, a-t-il indiqué, un rajeunissement des militants de Boko Haram "a conduit à une tendance accrue à la violence et à l'intolérance envers les dirigeants religieux locaux".
Ces dirigeants plus jeunes sont "davantage aptes à recruter une nouvelle génération de militants, en particulier par l'intermédiaire des réseaux sociaux", a-t-il noté. "el-Qaëda est certes plus fragmentée désormais mais le passage à un recrutement diversifié et local la rend aussi plus résistante".
L'ambassadeur a enfin souligné que les "engins explosifs artisanaux", utilisés en Afghanistan et en Irak notamment, étaient devenus "l'arme favorite" d'el-Qaëda et de ses affiliés. Ceux-ci "font circuler des modes d'emploi pour fabriquer ces engins", destinés à des militants travaillant seuls, du type "loup solitaire".
Pour tenter de trouver une parade, le Comité contacte les spécialistes de cette arme ainsi que les entreprises privées qui fabriquent des composants pour ces engins. Il encourage aussi les pays membres à distribuer les données biométriques des individus qui sont sur sa liste noire afin de faciliter les contrôles aux frontières.
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La guerre en Syrie pourrait créer de nouveaux réseaux extrémistes, avertit l'ONU
AFP / le 28 mai 2014 à 20h09
Les contacts noués en Syrie par des combattants étrangers pourraient favoriser la formation de nouveaux réseaux extrémistes dans les pays arabes et en Europe, a estimé mercredi le président d'un comité spécialisé de l'ONU.Rappelant l'arrivée de milliers de jihadistes étrangers en Syrie pour combattre aux côtés d'organisations comme le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda,...
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