Sissi s'engage à régler les problèmes de l'Egypte en "deux ans"

Abdel Fattah al-Sissi, ultra-favori de la présidentielle après avoir destitué l'islamiste Mohamed Morsi, a promis dimanche de régler les problèmes des Egyptiens "sous deux ans", ajoutant qu'il se retirerait si des manifestations de masse réclamaient son départ après son élection.
M. Sissi, donné largement vainqueur de la présidentielle des 26 et 27 mai face à un unique adversaire, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi, bénéficie d'une importante popularité depuis qu'il a annoncé début juillet l'éviction de M. Morsi après des manifestations monstres contre l'islamiste, dont les partisans sont désormais réprimés dans le sang.
"Si les choses se déroulent comme nous le prévoyons, (les Egyptiens) verront une amélioration sous deux ans", a-t-il promis lors d'un entretien sur l'antenne arabophone de la chaîne britannique Sky News, martelant que "les problèmes seront réglés d'ici deux ans".
Interrogé sur le sort des deux précédents présidents --Hosni Moubarak renversé en février 2011 par une révolte populaire après laquelle une junte militaire a assuré l'intérim du pouvoir et Mohamed Morsi destitué en juillet par l'armée--, M. Sissi a déclaré: "Si les gens manifestent (contre moi), je leur dirai +Que voulez-vous? Je suis à vos ordres. Je n'attendrai pas que l'armée intervienne".
Depuis l'éviction du seul président jamais élu démocratiquement du pays, les autorités dirigées de facto par l'armée mènent une implacable répression de ses partisans qui a fait plus de 1.400 morts et quelque 15.000 arrestations. En outre, des centaines de personnes ont été condamnées à la peine de mort à l'issue de procès expéditifs.
M. Sissi a refusé de commenter ces récentes décisions de justice qui ont provoqué un tollé international, se bornant à souligner "l'indépendance des juges".