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Culture - Cimaises

Dans les filets entrelacés du temps

Zeina Kamareddine Badran a lancé ses filets dans les eaux troubles du Liban pour réaliser des monotypes qu'elle expose à la galerie Art on 56th jusqu'au 8 avril.

Un rythme répétitif.

Tout comme les pêcheurs de Tripoli, Zeina Kamareddine Badran a ses propres filets. Mais sa pêche à elle, c'est son art. Personnel et intimiste. Voilés et dévoilés, ses monotypes sur papier ou sur canevas révèlent sa nature discrète. Cette artiste née à Tripoli a fait ses premiers pas dans le milieu artistique en autodidacte. Plus tard, elle entreprendra des études à l'ALBA avant de devenir membre de l'Association des peintres et sculpteurs libanais ainsi que de l'Association internationale des arts plastiques (Unesco). Elle se consacrera à cette technique de monotypes après avoir titillé la gravure, la litho et bien d'autres procédés. «C'est celle-là qui m'a séduit le plus, confie-t-elle, et je l'ai développée au fil des ans en achetant mes propres machines.» Zeina Kamareddine Badran enseigne également à la LAU et fait bénéficier les étudiants de son apprentissage longtemps élaboré. Ses œuvres ont longtemps voyagé et sont même exposées dans des collections privées.

Un rythme répétitif
C'est la répétition qui se profile dans ces monotypes. Une triste rengaine due aux événements qui se succèdent, semblables, immuables. Transposer cette douleur qui ne disparaît pas face aux événements récurrents d'abord dans la ville de Beyrouth, puis quelques décennies plus tard dans la capitale du Nord, telle est sa gageure. Sur ses espaces picturaux on perçoit, à travers les lignes très imbriquées l'une dans l'autre, comme des filets de pêcheurs mais aussi comme des grillages de prisons, des bandages faits pour panser les blessures.
Des strates d'écritures, d'archives éparses, recueillies au fil du temps sont souvent dissimulées sous ces grandes lignes et ces couleurs à la fois transparentes et opaques, ce chaos organisé et ce bouillonnement rigoureux. «J'aime que le regard plonge en profondeur dans mes travaux afin d'essayer de comprendre. Moi-même je suis parfois surprise du résultat que m'offre cette technique. » Et de poursuivre : « Une technique qui m'offre des possibilités énormes et qui n'est qu'un début vers de nouvelles expériences.»
Pas de pessimisme ni de noirceur (quoique la plupart en noir et blanc) dans ces œuvres, mais une volonté de partager un questionnement sur le passage du temps.

Tout comme les pêcheurs de Tripoli, Zeina Kamareddine Badran a ses propres filets. Mais sa pêche à elle, c'est son art. Personnel et intimiste. Voilés et dévoilés, ses monotypes sur papier ou sur canevas révèlent sa nature discrète. Cette artiste née à Tripoli a fait ses premiers pas dans le milieu artistique en autodidacte. Plus tard, elle entreprendra des études à l'ALBA avant de...

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