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Agenda - Hommage

Jean Issa : professionnalisme et fraternité

Jean Issa, que je connais depuis la relance en 1964 du journal Le Jour, donc depuis un demi-siècle, puis à L'Orient-Le Jour, n'est pas une figure ordinaire du journalisme. Ce n'est pas le vedettariat télévisé, ni le journalisme amateur des réseaux sociaux, réseaux que je compare, le plus souvent, aux rumeurs, palabres et commérages avant l'invention par Gutenberg de l'imprimerie, ni le journalisme qui réduit la politique à la polémique.
Jean Issa est le témoin de l'information professionnelle tout au long d'un demi-siècle de carrière, durant un âge d'or du Liban entre 1964-1975, puis une période douloureuse, pleine de risques et de menaces, et surtout de résistance civile.
Ce journalisme professionnel, nous avons essayé de le transmettre à plusieurs générations de jeunes journalistes.
Ce journalisme est souvent assis, si vous voulez, mais qui scrute en profondeur, sans la façade de l'objectivité et de la neutralité, désengagées et sans boussole, mais dont l'impact va plus loin sur le lecteur, car le lecteur est pleinement respecté et non réduit à un produit dans une communication du style promotionnel.
Journalisme professionnel dans l'information, mais aussi fraternité dans le travail pour une œuvre commune. Dans la personnalité de Jean Issa, il y a la modestie, la bonne humeur, l'amabilité, l'humour sans ironie, la poésie de la vie et vécue au quotidien...
Nous étions dans les premiers temps du Jour l'un en face de l'autre, semblables et différents. L'esprit de fraternité au travail, au Jour, avec Jean Choueiri, Édouard Saab, Maurice Sakr, Antoine Tufenkji, Marie-Thérèse Arbid, Fabienne Thomas, Claire Gebeily... pour ne citer que ceux qui ne sont plus de ce monde, on le doit à des personnes comme Jean Issa.
Cet esprit de profonde fraternité, je ne l'ai plus retrouvé dans aucun autre cadre professionnel. Nous étions attelés à la même tâche, tous frères, pour une œuvre qui, par nature, exige l'esprit d'équipe.

Antoine MESSARRA
Membre du Conseil constitutionnel

Jean Issa, que je connais depuis la relance en 1964 du journal Le Jour, donc depuis un demi-siècle, puis à L'Orient-Le Jour, n'est pas une figure ordinaire du journalisme. Ce n'est pas le vedettariat télévisé, ni le journalisme amateur des réseaux sociaux, réseaux que je compare, le plus souvent, aux rumeurs, palabres et commérages avant l'invention par Gutenberg de l'imprimerie, ni le...