Dans le prolongement de son offensive avec les combattants du Hezbollah contre Yabroud, l'aviation syrienne a effectué hier trois vagues de bombardements sur la région de Kherbet Younine et Wadi Ajram, dans le jurd de Ersal dans la Békaa. Trois missiles ont été tirés lors d'un premier raid qui a fait des blessés parmi des réfugiés syriens, et a causé une véritable panique chez les habitants de la région, notamment des enfants qui se trouvaient dans une école près de laquelle est tombée l'une des roquettes. Par ailleurs, des témoins ont rapporté que l'un des missiles a visé un poste de l'armée, qui a riposté. Mais des sources militaires ont démenti cette version précisant que les soldats n'ont pas tiré un seul coup de feu sur les avions syriens. Dans l'après-midi, deux raids supplémentaires ont visé le périmètre de Ersal, faisant d'autres blessés, et l'aviation de guerre syrienne a poursuivi le survol de la région pendant plusieurs heures.
En réponse à ces attaques, trois obus ont été tirés par le Front al-Nosra à partir de l'intérieur de la Syrie sur un secteur inhabité près de Nabi Chit, fief frontalier du Hezbollah, et la région de Ajram, sans faire de victimes. Al-Nosra, mouvement islamiste, a revendiqué l'attaque sur son compte Twitter, affirmant qu'elle s'inscrit dans le cadre de représailles contre le Hezbollah, déplorant le fait que « la majorité de l'armée libanaise soit soumise au Hezb ».
À Ersal, une réunion s'est tenue au siège du conseil municipal en présence des notables de la ville. Au terme de la rencontre, les participants ont appelé « à faire prévaloir la raison ». « Mardi, des roquettes se sont abattues sur la ville de Labwé, et l'EIIL (Daech) a revendiqué cette attaque. Mais les pro-Hezbollah ont voulu insinuer que ces attaques provenaient de Ersal, a ajouté le communiqué publié à l'issue de la rencontre. Nous considérons que tout acte militaire au Liban joue en faveur du régime de Damas et nuit à la révolution syrienne. Nous refusons donc, poursuit le communiqué, toute atteinte à la sécurité du pays et tout attentat terroriste. » De son côté, le député hezbollahi Hussein Moussaoui, membre du bloc de Fidélité à la Résistance, a réitéré « son soutien au peuple syrien », refusant la politique de distanciation.
Tension au Sud
Alors que les tensions font désormais partie du quotidien des habitants du Nord, depuis le début de la crise syrienne, les frontières sud ont connu hier une journée tout aussi mouvementée. L'aviation militaire israélienne a violé à maintes reprises l'espace aérien libanais au-dessus des hameaux de Chebaa tout le long de la journée en passant par les hauteurs du mont Hermon. Des tirs et des explosions ont été entendus derrière les positions israeliennes sur les hauteurs de Kfarchouba. Un char Merkava et un certain nombre de soldats israéliens ont pris position derrière les barrages de sable face au village de Maroun el-Rass.
Dans l'après-midi, l'aviation militaire israélienne a effectué des raids « fictifs » au-dessus des localités de Nabatiyé et d'Iklim al-Touffah. En soirée, enfin, l'armée israélienne a tiré des fusées éclairantes au-dessus de ses postes dans les collines de Kfarchouba et des hameaux de Chebaa. Des fusées éclairantes ont également été lancées en soirée par les israéliens au-dessus de Maroun el-Rass et de Yaroun.
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