Le tribunal des imprimés de Beyrouth, présidé par le juge Roukouz Rizk, a condamné Jean Elias Assi à une peine de prison pour diffamation à l'encontre du président Michel Sleiman et atteinte à sa dignité, par le biais de Twitter. L'activiste libanais est condamné à deux mois de prison et à une amende.
اصدر قاضي المطبوعات الحكم بسجني مدة شهرين بجرم القدح و الذم بحق رئيس الجمهورية..
— Jean (@jeanassy) February 12, 2014
Contacté par lorientlejour.com, Jean Assi indique que l'affaire est liée à deux tweets qu'il a envoyés en janvier dernier et février courant. Dans l'un d'eux, il était question de la « virilité » du président.
En juin dernier, l'activiste avait été interrogé par le bureau de lutte contre les crimes informatiques des Forces de sécurité intérieure (FSI) pour d'autres tweets insultants. Après avoir été interrogé, il avait été libéré sous réserve d'élection de domicile.
Le jeune homme précise que son avocate va faire appel du jugement rendu par le tribunal des imprimés. Si l'appel est rejeté, M. Assi annonce qu'il se fera « pousser une barbe comme Ahmad el-Assir (le cheikh sunnite en cavale, NDLR), ainsi ils (les autorités, NDLR) négocieront peut-être avec moi. »
Aujourd'hui, Jean Assi reconnaît toutefois qu'il a peut-être « exagéré » en ce qui concerne les tweets incriminés. S'il assure qu'il ne se taira jamais, le jeune Libanais indique qu'il se montre moins humiliant dans ses tweets depuis juin dernier. « Parfois, je me sens triste, et c'est par mes tweets que je m'exprime, explique-t-il. J'ai un faible pour l'armée libanaise. Quand elle est victime d'une attaque, comme à Abra ou à Ersal, et que nos responsables ne réagissent pas, je n'arrive plus à me contrôler. »
Sur Twitter, le président n'a pas été la seule cible de piques acerbes, la plupart des politiciens en prenant pour leur grade.
L'annonce de la condamnation de Jean Assi suscite des réactions mitigées sur les réseaux sociaux. Certains dénoncent une décision qui va à l'encontre de la liberté d'expression.
« Le tribunal a condamné @jeanassy à deux mois de prison pour des tweets considérés comme insultants à l'égard du président libanais. Abandonnez les accusations et amendez ce code pénal ridicule », twitte ainsi Nadim Houri, directeur adjoint de Human Rights Watch au Moyen-Orient.
Court sentenced @jeanassy to 2 months in jail over tweets deemed insulting to #Lebanon President.Drop charges & amend silly penal provision
— Nadim Houry (@nadimhoury) February 12, 2014
Pour mémoire
Zeid Hamdan, musicien engagé contre « les forces du mal »
Trois jeunes aounistes arrêtés pour diffamation contre Sleiman sur Facebook (réservé aux abonnés)
اصدر قاضي المطبوعات الحكم بسجني مدة شهرين...
commentaires (3)
Si on devait appliquer les memes peines en France, toute l'equipe des "Guignols" et de Charlie Hebdo serait derriere les barreaux! Quelle decadence...et le juge Roukoz Rizk ferait mieux d'aller en Coree du Nord ou en Chine, peut-etre fera-t'il une brillante carriere! Ceci sans parler de Michel le Grand (Soliman le Magnifique)...au moins, avec cette affaire, il aura laisse une trace de son passage a Baabda!
Georges Breidy
13 h 12, le 05 janvier 2017