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Moyen Orient et Monde - Bahreïn

L’opposition chiite se mobilise pour commémorer le soulèvement

L'opposition chiite à Bahreïn a appelé à marquer par des protestations le troisième anniversaire du soulèvement réprimé par la force dans ce petit pays du Golfe, où l'impasse politique est totale. Misant sur l'exaspération de la communauté chiite, majoritaire dans le pays dirigé par la dynastie sunnite des al-Khalifa, le puissant mouvement al-Wefaq a appelé la population à bouder l'administration et à boycotter les commerces aujourd'hui. Il a également appelé à un grand rassemblement samedi près des villages chiites de la capitale, Manama. Al-Wefaq appelle à « des actions symboliques pour protester contre la détérioration de la situation », a déclaré le chef de la formation chiite, cheikh Ali Salmane.
Pour sa part, le Collectif du 14 février, un groupe radical, a appelé à une marche demain à Manama en direction de la place de la Perle, symbole du soulèvement et dont le monument central a été rasé par le gouvernement. Ce collectif clandestin anime la contestation quasi quotidienne dans les villages chiites entourant la capitale, qui s'est radicalisée avec des attaques à l'explosif ayant tué l'an dernier deux policiers.
Depuis trois ans, le pouvoir s'est refusé à toute concession de fond, même s'il a formé une commission d'enquête indépendante qui avait reconnu un « usage excessif et injustifié de la force » lors de la répression en mars 2011 du soulèvement. Le chef d'al-Wefaq affirme « ne pas pouvoir être optimiste » sur les perspectives d'une sortie de crise dans ce petit royaume, seule monarchie du Golfe où les chiites sont majoritaires. Le prince héritier Salmane ben Hamad al-Khalifa a reçu à la mi-janvier les différents acteurs politiques, y compris le Wefaq, pour relancer le dialogue national, dont deux précédents rounds depuis 2011 ont tourné court.
« Le dialogue a échoué en l'absence d'une volonté réelle du régime de trouver une solution politique à la crise », a déclaré cheikh Salmane. « La famille royale accapare tous les pouvoirs (...) et refuse de faire des concessions », a-t-il ajouté, accusant les autorités de chercher à « gagner du temps et à tromper la communauté internationale ». L'opposition a pourtant répondu à l'initiative du prince héritier, en proposant une feuille de route réclamant « un Parlement à pleins pouvoirs législatifs » et « un gouvernement élu », outre la libération des « prisonniers d'opinion » et « la suspension des procès politiques ».
Mais pour les autorités, le processus de concertation est plus large. « Il n'y a pas lieu de tenir un dialogue bilatéral entre le gouvernement et l'opposition », a déclaré la ministre d'État à l'Information, Samira Rajab. « D'autres composantes de la société doivent être représentées au dialogue », a-t-elle ajouté, en référence notamment aux sunnites progouvernementaux. Selon des sources politiques, le clan des « durs » emmené par le Premier ministre, Khalifa ben Salmane al-Khalifa, résiste à tout compromis.
Les perspectives de règlement sont également handicapées par la rivalité régionale entre l'Arabie saoudite, soutien indéfectible de la dynastie sunnite, et l'Iran, accusé de soutenir les chiites de Bahreïn. « Tant que Saoudiens et Iraniens ne s'entendent pas, le problème restera entier à Bahreïn », estime l'analyste koweïtien Ayed al-Mannaa.
(Source : AFP)

L'opposition chiite à Bahreïn a appelé à marquer par des protestations le troisième anniversaire du soulèvement réprimé par la force dans ce petit pays du Golfe, où l'impasse politique est totale. Misant sur l'exaspération de la communauté chiite, majoritaire dans le pays dirigé par la dynastie sunnite des al-Khalifa, le puissant mouvement al-Wefaq a appelé la population à bouder...
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