Accompagné d'Angelina Eichhorst, ambassadrice de l'Union européenne, le directeur d'EuropeAid pour le développement et la coordination, Michael A. Köhler, a effectué une tournée dans la Békaa dans le but d'inspecter les projets financés par son département et de s'assurer de l'évolution de sa mission sur le terrain.
Étant donné que l'aide envoyée au Liban par cet organisme porte principalement sur les volets de l'humanitaire et du sanitaire, le responsable s'est rendu dans différentes écoles de la région et visité les décharges réaménagées par l'UE. Il doit établir un rapport des actions terminées, en cours et/ou à venir.
La tournée a commencé dans un centre du Mouvement social allié à l'Unicef et l'UNCHR dans la Békaa. L'institution dirigée, par Feyrouz Salamé, s'occupe « de la remise à niveau d'enfants syriens réfugiés et de leur adaptation au système éducatif libanais, ainsi que de la formation des parents et des adultes pour les aider à gérer leur peur et leurs insécurités pour qu'ils n'aient pas à les transmettre aux générations futures », explique-t-elle. Le centre doit être ajouté à la liste des bénéficiaires d'EuropeAid.
Par contre, dans deux autres écoles publiques à Zahlé, visitées plus tard dans l'après-midi, la contribution financière de l'EU est déjà mise en place : l'argent européen a servi d'abord à remettre les lieux en état, fortifier les murs et les constructions faibles, restaurer les toilettes, réviser la plomberie. Il a été ensuite dépensé directement au profit des élèves : achat de matériels scolaires, cartables, uniformes... Pour mener à bien l'éducation des nouveaux venus, ces écoles ont développé et appliqué un nouveau système : « Nous ouvrons nos portes l'après-midi, en second "shift", et nous laissons un libre choix aux professeurs, dont la rémunération pour ces cours supplémentaires est assurée par l'Union, pour les salles de classe et les cours à dispenser. Ces enseignants suivront bientôt l'Accelarated Learning Program (Programme d'enseignement rapide) pendant 3 mois pour permettre aux élèves de rattraper le retard scolaire », précise une directrice.
Le psychologue du collège prend à son tour la parole en insistant sur le fait que « le plus grand problème est d'ordre psychologique ». « Les familles ont été témoins de ce que l'on peut officiellement désigner comme étant la pire crise mondiale. Certains enfants dessinent encore des tanks ou des hélicoptères pendant les séances d'art libre. C'est mauvais signe, mais nous ne perdons pas espoir », ajoute-t-il.
La délégation se rend ensuite à Terbol où un habitant du village, Joseph Chamoun, en partenariat avec la municipalité et son président Fadi el-Khoury, loue ses terrains à 800 réfugiés. Le problème le plus pressant auquel cette localité a été confrontée était d'ordre hygiénique. « Nous étions noyés sous les ordures », raconte M. Khoury. « Heureusement, l'UE à mis à notre disposition un camion », ajoute-t-il.
C'est ensuite à Baalbeck que la délégation s'arrête. Après un chaleureux accueil dans les ruines où on leur a offert les abayas tradtionnelles, suivi d'un spectacle de folklore local, le chef de la municipalité, Hamad Hassan, et son hôte visitent la nouvelle décharge presque entièrement financée par l'UE. « La construction est presque terminée, nous avons maintenant une station de triage, une autre pour le compost et, pour la première fois dans notre pays, un système de récupération de méthane, et donc une entreprise de bio-gas dont le surplus énergétique desservira la ville. »
Le bilan personnel de M. Köhler est positif dans l'ensemble. Plutôt optimiste, il envisage d'accroître le secours européen au Liban et termine son discours à Baalbeck, donné entièrement en arabe, par « l'éternel Koullouna lil watan ».
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