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Moyen Orient et Monde - Centrafrique

L’archevêque et l’imam de Bangui lancent un appel « d’urgence » à l’ONU

Opération française de sécurisation dans deux quartiers de la capitale.

Au lendemain d'une nouvelle journée de chaos sanglant à Bangui, l'armée française a lancé hier une opération de sécurisation dans la capitale centrafricaine. Les soldats de l'opération Sangaris se sont déployés à l'aube pour sécuriser les quartiers de Gobongo, proche de l'aéroport, et Pabongo. « Le but est de dissuader », a expliqué l'un des responsables de l'opération Sangaris, le lieutenant-colonel Sébastien Pelissier.
Toute la journée de mercredi et dans la soirée, des tirs d'origine indéterminée avaient semé la panique dans les quartiers nord de la capitale puis près de l'aéroport, sécurisé par les Français et où stationnent les hommes de Sangaris et les contingents de la force africaine (Misca). L'origine de ces violences restait largement inexpliquée hier, des habitants parlant d'une attaque de miliciens anti-balaka (milices chrétiennes d'autodéfense) sur des éléments du contingent tchadien. L'armée française n'a donné aucune explication sur ces incidents.
Au moins une dizaine de civils ont été tués dans cette nouvelle flambée de violences, de sources officielles. Mais le bilan risque d'être bien plus lourd. En effet, hier soir, le Comité international de la Croix-Rouge a indiqué qu'une quarantaine de corps ont été retrouvés depuis mercredi à Bangui par la Croix-Rouge centrafricaine. Et des sources civiles ont précisé que beaucoup de familles craignent de signaler leurs proches tués ou disparus par peur de représailles. Cinq soldats tchadiens ont également été tués pendant ces affrontements, a indiqué la Misca. « Plusieurs de nos positions ont été attaquées pendant la nuit », a par ailleurs indiqué hier le chef du contingent burundais de la Misca, le lieutenant-colonel Pontien Hakizimana. « Nous avons contenu les assaillants, sans aucune perte de notre côté », a-t-il déclaré. « Depuis ce matin », les soldats burundais « patrouillent dans les rues de Bangui et tout est calme ». Un calme précaire est effectivement revenu dans la ville.
Parallèlement, dans une tribune publiée hier par le journal Le Monde, l'archevêque et l'imam de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga et cheikh Omar Kobine Layama, ont appelé l'ONU à déployer « de toute urgence » une force de maintien de la paix. Les « progrès réalisés » depuis le déploiement des soldats français début décembre, en soutien aux militaires de la Misca, sont « fragiles, et les troupes ne sauraient porter ce fardeau à elles seules », selon les deux hommes, qui ne cessent d'appeler à la réconciliation depuis des mois. La Centrafrique « reste au bord d'une guerre aux aspects religieux » et « nous craignons que faute d'une réponse internationale plus importante, notre pays ne soit condamné aux ténèbres », ont-ils prévenu de nouveau.

Ambiguïtés
Un millier de personnes ont été tuées depuis le 5 décembre à Bangui et en province, dans les attaques des milices anti-balaka (antimachette, en langue sango) et dans les représailles de la Séléka contre la population. Après un court répit, les violences ont repris dans la capitale en fin de semaine dernière. Les soldats français de Sangaris et les troupes de la Misca peinent visiblement à éteindre l'incendie qui continue de couver, dans une ville toujours minée par les haines confessionnelles. Beaucoup de chrétiens, victimes pendant des mois des exactions des Séléka, ont soif de vengeance contre les ex-rebelles et les civils musulmans qui leur sont désormais associés.
La tâche des Français est rendue plus compliquée encore par l'attitude et les ambiguïtés de son allié tchadien, puissance régionale traditionnellement très influente en Centrafrique, et partenaire incontournable de Paris pour rétablir la sécurité dans le pays. Avec 850 hommes, aguerris et bien équipés, le contingent tchadien est omniprésent à Bangui. Il y joue le rôle de protecteur de la minorité musulmane, mais également du pouvoir du président (et ex-chef rebelle) Michel Djotodia. Mais les Tchadiens sont accusés de soutenir les ex-rebelles Séléka, dont certains sont originaires du Tchad, et ont été impliqués récemment dans plusieurs incidents, notamment des tirs fratricides contre les soldats burundais de la Misca. Mercredi, la Misca avait annoncé le prochain départ de Bangui des troupes tchadiennes et leur redéploiement vers le nord du pays, frontalier du Tchad.
(Source : AFP)

Au lendemain d'une nouvelle journée de chaos sanglant à Bangui, l'armée française a lancé hier une opération de sécurisation dans la capitale centrafricaine. Les soldats de l'opération Sangaris se sont déployés à l'aube pour sécuriser les quartiers de Gobongo, proche de l'aéroport, et Pabongo. « Le but est de dissuader », a expliqué l'un des responsables de l'opération...

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