Yémen: un chef sunnite d'Al-Islah enlevé par des rebelles chiites

Le parti islamiste yéménite Al-Islah, une formation sunnite, a appelé samedi à la libération de son représentant dans la province de Saada (nord), cheikh Ali Ben Ghaëb Zeid, enlevé selon lui la veille par des rebelles zaïdites chiites.
"Des miliciens houthis (nom donné aux rebelles zaïdites, ndlr) dans la province de Saada ont enlevé vendredi matin cheikh Ali, qu'ils ont conduit vers une destination inconnue", a déclaré à l'AFP un responsable d'Al-Islah.
Ce responsable, qui a requis l'anonymat, a appelé les ravisseurs à "le relâcher immédiatement", ajoutant que la rébellion zaïdite était "responsable de sa sécurité".
Dans un communiqué, Al-Islah a exigé que la rébellion "remette à la justice les ravisseurs de cheikh Ali et les commanditaires de son rapt".
La province de Saada est, depuis des années, le théâtre de violences entre les rebelles zaïdites, dit houthis en référence à leur chef Abdel Malek al-Houthi, et le pouvoir central à Sanaa.
Ces violences, qui se sont intensifiées ces dernières semaines, ont tourné à la guerre entre houthis et salafistes, proches du parti Al-Islah, autour de Dammaj, une enclave sunnite au coeur de ce fief zaïdite.
Les combats, qui ont éclaté fin octobre à la suite d'une attaque contre une mosquée de la ville, ont fait dans le camp salafiste "180 morts, dont 23 enfants et 4 femmes, et 510 blessés", a indiqué vendredi à l'AFP Khaled al-Azzani, porte-parole de l'école coranique Dar al-Hadith (sunnite) à Dammaj.
Ce bilan n'a pu être confirmé de source indépendante.
Le zaïdisme est une branche du chiisme, majoritaire dans le nord du Yémen, alors qu'à l'échelle nationale, les sunnites sont prédominants.