Litige entre la Roumanie et Israël sur l'emploi dans les colonies

Un incident diplomatique a surgi entre la Roumanie et Israël après que Bucarest eut refusé que des travailleurs roumains soient employés dans des colonies en Cisjordanie, a rapporté mardi la radio militaire israélienne.
D'après la radio, des négociations entre les deux gouvernements sur la venue de main-d'oeuvre roumaine ont échoué il y a environ un an, mais l'ambassade d'Israël à Bucarest a relancé récemment des discussions avec le nouveau gouvernement roumain.
Le précédent gouvernement avait exigé lors des discussions avec le ministère israélien des Affaires étrangères un engagement garantissant que les travailleurs roumains ne seraient pas employés à la construction de logements dans les colonies. Le gouvernement israélien avait rejeté cette exigence.
Le ministère roumain des Affaires étrangères a confirmé à l'AFP que des négociations sur l'envoi de main d'oeuvre roumaine en Israël pour le secteur de la construction étaient en cours, soulignant que Bucarest s'était aligné sur la position de l'Union européenne.
"La Roumanie a constamment visé le respect du droit international, des positions de l'UE et la protection des ressortissants roumains", a déclaré le ministère sans donner davantage de détails sur ses exigences.
Selon Bucarest, "une nouvelle version du document en négociation a été transmise en août 2013 à Israël, qui doit formuler d'éventuelles observations", a indiqué le ministère ajoutant que "les négociations s'approchent de la fin".
La radio israélienne a précisé que parmi les pays qui fournissent d'importants contingents de travailleurs, la Moldavie et la Bulgarie n'exigeaient pas que leurs travailleurs ne soient employés que sur le territoire israélien, contrairement à la Roumanie et la Chine.
Avi Primor, ancien ambassadeur en Allemagne et auprès de l'Union européenne (UE), a estimé que la Roumanie "ne fait que suivre la politique commune de l'Europe qui n'est pas dirigée contre Israël mais contre la colonisation et l'occupation".
"Alors que les négociations (israélo-palestiniennes) ont repris, le gouvernement israélien se livre à toutes sortes de provocations en annonçant de la façon la plus grossière possible toute une série de projets de construction dans les colonies", a déploré Avi Primor.
L'UE a adopté en juillet des "lignes directrices" qui entreront en vigueur au 1er janvier excluant de sa coopération les institutions et entreprises israéliennes ayant des activités dans les territoires occupés palestiniens et syrien.