Egypte : une autre figure de la révolte de 2011 bientôt jugée (avocat)

Le militant laïque Alaa Abdel Fattah, une des figures de la révolte de 2011, sera jugé au côté de 24 autres militants pro-démocratie pour leur participation à une manifestation interdite fin novembre, a annoncé lundi son père et avocat à l'AFP.

La date du procès, "devant une cour criminelle", n'a pas encore été fixée, a précisé Me Ahmed Seif.
Ce procès sera le deuxième contre des militants laïques, après celui dimanche de trois autres figures du soulèvement populaire de 2011 ayant conduit à la chute de Hosni Moubarak.

Alors que le nouveau gouvernement dirigé de facto par les militaires mène depuis l'été une répression sanglante contre les partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi, il a entamé récemment un bras de fer avec les mouvements laïques.

Alaa Abdel Fattah et les 24 autres militants sont accusés d'"avoir participé à une manifestation non autorisée
et d'avoir agressé la police", a déclaré son père, qui les représentera au procès.
"Je m'attendais à ce procès et je pense qu' (Abdel Fattah) sera envoyé en prison parce que c'est ce que veut le régime. Il veut condamner les militants de la révolution", a affirmé Ahmed Seif.

Ces militants ont été arrêtés en vertu d'une loi promulguée le 24 novembre qui interdit tout rassemblement n'ayant pas obtenu l'aval du ministère de l'Intérieur.
Ils avaient participé le 26 novembre à un rassemblement visant à dénoncer un article du projet de Constitution --depuis adopté par la Commission constituante-- autorisant les procès de civils devant des tribunaux militaires.

Abdel Fattah est en détention provisoire depuis son arrestation le 28 novembre. La plupart des 24 autres militants ont été libérés sous caution la semaine dernière.

Abdel Fattah avait déjà été emprisonné sous Hosni Moubarak, ainsi que sous le régime militaire qui avait pris sa suite après la révolte de 2011, et sous la présidence de M. Morsi.

Trois autres militants laïques en vue en 2011 ont été jugés dimanche: Ahmed Maher, fondateur du mouvement du 6-Avril très actif lors la révolte, Ahmed Douma et Mohamed Adel.

Le jugement a été mis en délibéré au 22 décembre et le juge a ordonné d'ici là le maintien en détention des deux premiers, M. Adel étant lui jugé par contumace, ayant réussi à échapper aux forces de l'ordre.

La loi sur les manifestations a été jugée liberticide par les organisations de défense des droits de l'Homme et a suscité des réserves de la part de Washington.