Rechercher
Rechercher

Diaspora - Diaspora

Piauí, au Brésil, un lieu de passage pour les Phéniciens... et de résidence pour les Libanais

Beaucoup d'émigrés libanais et syriens se sont illustrés par le commerce, la politique et la communication à Piauí, au Brésil.

La famille de Amélia Chucri Sady et Élias João Tajra.

Au début du XXe siècle, Chucri Sady, commerçant et homme engagé dans la politique à Zahlé, part seul pour le Brésil, à la recherche de nouveaux horizons. Il était marié à Nadimé Sady et père de cinq enfants : Nagib, Miguel, Rajumi, Amélia et Isabel. Suivant la route de l'émigration, il arrive à São Paulo où il travaille dans le commerce du tissu, puis il migre vers le nord-est du Brésil, à Fortaleza. C'est à ce moment qu'il ramène sa famille du Liban. Son épouse Nadimé décède quinze jours après son arrivée au Brésil, n'ayant pas supporté le long voyage. Chucri, par la suite, migrera de nouveau avec ses enfants vers la ville de Teresina, capitale de l'État de Piauí.
Cet État brésilien possède d'importants sites archéologiques, entre autres le parc national de Serra da Capivara, et de riches vestiges de civilisations préhistoriques. Certains historiens mentionnent cette région comme étant un lieu de passage des Phéniciens dans le continent de l'Amérique. Les Libanais sont présents dans cet État dès la fin du XIXe siècle, à Teresina, mais aussi dans la ville de Floriano, bien marquée par la présence libanaise et syrienne, dans son architecture, sa vie sociale et son folklore.
Parmi les fils de Chucri, citons Miguel, marié avec Geny Massud et père de trois enfants. Il a exercé le commerce du tissu de luxe importé de France. Il importait également de la porcelaine de Tchécoslovaquie. Miguel entra en politique et fut élu conseiller de la municipalité (vereador) de Teresina de 1932 à 1935. Il fonda plus tard le premier Rotary Club de Teresina dont il fut le premier président en 1959-1960. Plus tard, il ouvrira le magasin « CrediSady », en 1960, qui était l'un des premiers à proposer la vente à crédit dans la région. Miguel chercha à développer le commerce en participant à la fondation du syndicat des magasins – « Sindilojas » – de Teresina (président de 1954 à 1966), de la Fédération du commerce de Teresina (président en 1964-1966) et de l'association commerciale de Piauí (président en 1962-1963).

Jesus Élias Tajra, brillant politicien et homme d'affaires
Deux filles de Chucri, Amélia et Isabel, se marièrent avec des émigrés syriens de Maaloula, village chrétien du nord-est de Damas en Syrie, dans lequel une grande partie de la population parle encore l'araméen, la langue de Jésus. Amélia épousa Élias João Tajra, qui arriva au Brésil vers 1906. Ils travaillèrent aussi dans le commerce du tissu et eurent comme enfants Jesus et José. Jesus Élias, né en 1932, se maria avec la Brésilienne Maria Amélia Falcão. ll fit des études universitaires en droit, gestion et journalisme, puis travailla comme avocat et ensuite comme fonctionnaire au ministère des Finances. Il entra ensuite dans la vie politique et fut élu député d'État (1967-1971), puis maire de Teresina, capitale de l'État de Piauí, en 1982, (ville de 900 000 habitants sur les 3 millions de l'État en entier). Il devint ensuite secrétaire du Travail et de l'Action sociale, président du tribunal de justice sportive du Piauí, député fédéral (1987-1995), et enfin président des Télécommunications du Piauí (Telepisa).
Avec son sens des affaires, Jesus, en parallèle, fonda en 1977 le Group Jelta et ouvrit une agence de plusieurs marques de voitures à Teresina. Il était également propriétaire de magasins d'électroménager et de produits de luxe. Dans le domaine de la communication, il fonda en 1986 la « TV Pioneira » qui devint en 1998 « TV Cidade Verde » (TV Ville Vert),
www.cidadeverde.com – liée au système brésilien de télévision pour la retransmission des programmes. Le Group Jelta pour la communication possède de plus une radio, une revue et un site web, et ses activités se sont élargies vers d'autres États brésiliens, toujours sous le commandement de Jesus Élias Tajra, avec la participation de la troisième génération.
De son côté, le frère de Jesus, José Élias Tajra, se maria aussi avec une Brésilienne, Liete Tinoco. Il fonda le Group JET, axé de même sur le domaine de la communication. Propriétaire de la « TV Antena 10 » – www.antena10.com.br – fondée en 1988, d'une radio et de magasins commerciaux, dont une agence d'importation, José est président du Sebrae (Service d'appui à des petites entreprises) – 2011-2014 –, au Piauí. La Jelta et la JET sont le témoignage qu'une entreprise familiale bien dirigée peut avoir du succès tant sur le plan économique que dans celui des relations humaines.
L'autre fille de Chucri Sady, Isabel, épousa Thomas Tajra, arrivé au Brésil en 1911, cousin d'Élias Tajra. Un de leurs fils, Jesus Thomas Tajra, né en 1935, se maria avec la Brésilienne Teresinha de Jesus et travailla dans plusieurs domaines : le commerce général, la fabrication et mise en bouteille d'eau et de boissons gazeuses, le transport, la restauration (cuisine libanaise), la construction... Il décéda en 1970, à l'âge de 35 ans. L'une de ses filles, Marta Tajra, qui a suivi des études d'histoire et de journalisme, est aujourd'hui propriétaire de la maison d'édition Zahlé à Teresina. Elle publie la Revista Mercado do Imóvel (Revue du marché immobilier).

Au début du XXe siècle, Chucri Sady, commerçant et homme engagé dans la politique à Zahlé, part seul pour le Brésil, à la recherche de nouveaux horizons. Il était marié à Nadimé Sady et père de cinq enfants : Nagib, Miguel, Rajumi, Amélia et Isabel. Suivant la route de l'émigration, il arrive à São Paulo où il travaille dans le commerce du tissu, puis il migre vers le nord-est...