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Liban: des villageois incendient des tentes pour chasser les Syriens

Des habitants de l'est du Liban ont chassé des centaines de réfugiés syriens qui avaient installé un camp informel dans leur village, ont indiqué réfugiés et villageois, ces derniers accusant des Syriens, à tort selon un médecin local, d'avoir violé un des leurs.


Le Dr Ahmed Walid Suleimane, qui a examiné l'homme présenté comme une victime, a assuré à l'AFP qu'il ne portait aucune trace de violence. Un des habitants a confié sous couvert d'anonymat qu'il s'agissait d'un prétexte pour chasser les réfugiés d'un terrain que ses propriétaires souhaitaient récupérer.


Cet incident survient alors que le gouvernement libanais et les agences internationales d'aide ont mis en garde contre les tensions croissantes entre les Libanais et les plus de 800.000 Syriens ayant fui leur pays en guerre pour se réfugier au Liban.


Ce camp, situé à Qsar Naba, hébergeait 400 Syriens dans une centaine de tentes et d'abris de fortune. Mais, dimanche, des villageois ont envahi leur campement, brûlant des tentes et menaçant les habitants. Terrorisés, beaucoup ont indiqué avoir dormi à la belle étoile.
Lundi, selon des habitants, une nouvelle expédition punitive a eu lieu au cours de laquelle 15 autres tentes ont été brûlées et d'autres détruites.


Ahmed Abdel Mahmoud, un réfugié de 33 ans, a assuré l'attaque avaient été menée par une famille locale, les Dirani, propriétaire du terrain sur lequel était installé le camp.
"Ils ont brûlé les tentes et empêché les pompiers d'éteindre les flammes. Il n'en reste plus une seule. Hier (dimanche) soir, ils nous ont attaqués, frappés et ont volé nos maigres biens", a-t-il dit à l'AFP.
"Ils nous ont accusés d'avoir agressé un jeune homme mais l'armée était déjà venue, avait fouillé les tentes, arrêté 30 d'entre nous, qui ont tous été relâchés faute de preuves", a-t-il expliqué.
Père de trois enfants dont le plus âgé à 6 ans, il déclare dépité: "Je ne sais pas où aller. Je veux rentrer en Syrie".


Les Dirani ont accusé quatre réfugiés d'avoir violenté un membre de leur famille, handicapé mental âgé de 29 ans, alors qu'il traversait le camp. "Sa mère a trouvé des traces de sang sur son pantalon et a informé les habitants", a affirmé à l'AFP Ali Dirani.
Le Dr Suleimane a indiqué avoir conclu dans son rapport "qu'il n'existe aucune preuve médicale prouvant que le jeune homme a été soumis à une quelconque attaque. Il n'y a aucun signe de violence ni de sang, ni de contusion".


Pays de 4 millions d'habitants, le Liban accueille 832,000 réfugiés syriens enregistrés auprès de l'ONU mais le chiffre réel pourrait atteindre le million.
Le représentant adjoint du Haut commissariat aux réfugiés au Liban, Jean-Paul Cavalieri, a souligné que cet incident illustrait la nécessité d'accorder davantage d'aide aux habitants des régions défavorisées où se trouvent les réfugiés.
Il a cependant tenu à minimiser sa portée. "C'est un incident sérieux mais c'est quand même un incident isolé dans un contexte où le Liban accueille de manière très hospitalière plus de 800.000 réfugiés" a-t-il dit à l'AFP.

Des habitants de l'est du Liban ont chassé des centaines de réfugiés syriens qui avaient installé un camp informel dans leur village, ont indiqué réfugiés et villageois, ces derniers accusant des Syriens, à tort selon un médecin local, d'avoir violé un des leurs.
Le Dr Ahmed Walid Suleimane, qui a examiné l'homme présenté comme une victime, a assuré à l'AFP qu'il ne portait aucune...