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Les amendes pour corruption échappent aux pays du Sud

Les pénalités payées par les entreprises pour corruption sont très rarement perçues par les pays du Sud victimes de ces pratiques, relève un rapport de la Banque mondiale et l'ONU publié mercredi.
"Une très faible part des sanctions collectées (...) ont été restituées aux pays dont des responsables ont été corrompus ou sont soupçonnés de l'avoir été", indique le document rédigé par la BM et l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC).
Les arrangements financiers permettant d'échapper aux poursuites et à un procès se sont multipliés dans le monde, mais ils sont souvent conclus dans des pays du Nord où les filiales des entreprises ou leur quartier général sont implantés, relève le rapport.
Dans la majorité des cas, les pays en développement victimes de corruption ne sont pas associés à ces accords à l'amiable alors qu'ils n'ont parfois "aucun autre moyen" d'obtenir réparation, soulignent les deux organisations.
Passant en revue 395 accords conclus entre 1999 et mi-2012, le rapport relève que seulement 3,3% des quelque 6 milliards de dollars collectés ont ainsi atterri dans les caisses des pays où les faits de corruption ont pourtant eu lieu.
Parmi les cas étudiés, le rapport se penche sur l'exemple d'Alcatel-Lucent. En décembre 2009, le groupe français et deux de ses filiales ont accepté de verser plus de 137 millions de dollars aux autorités américaines pour solder des accusations de corruption notamment au Costa Rica.
Mais selon le rapport, le pays d'Amérique centrale n'a pas été associé à cet arrangement et a dû engager ses propres poursuites qui n'ont pour l'heure pas abouti.
Pour éviter de telles situations, la BM et l'UNODC appellent les autorités qui négocient des accords financiers "à en informer en avance" les pays concernés afin qu'ils puissent obtenir réparation.
Selon le rapport qui évoque une estimation "prudente", entre 20 à 40 milliards de dollars sont illégalement détournés chaque année des pays en développement.

Les pénalités payées par les entreprises pour corruption sont très rarement perçues par les pays du Sud victimes de ces pratiques, relève un rapport de la Banque mondiale et l'ONU publié mercredi."Une très faible part des sanctions collectées (...) ont été restituées aux pays dont des responsables ont été corrompus ou sont soupçonnés de l'avoir été", indique le document rédigé...