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Moyen Orient et Monde - Catastrophe

La communauté internationale au chevet des Philippines

Des navires occidentaux en route vers les zones dévastées ; le président Aquino évoque « entre 2 000 et 2 500 morts plutôt que 10 000 »...

Plus de 11 millions d’habitants, soit plus de 10 % de la population du pays, ont été affectés par cette catastrophe, dont 673 000 ont été déplacés. Philippe Lopez/AFP

Les rescapés du typhon Haiyan, à court d’eau et de nourriture, attendaient hier avec anxiété une aide qui arrive enfin peu à peu, mais du monde entier.
« Nous nous attendons au pire. Au fur et à mesure que l’accès à certains sites se débloque, nous découvrons toujours plus de cadavres », a commenté John Ging, directeur des opérations du bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU. Les Nations unies ont évoqué la mort possible de 10 000 personnes dans la seule ville de Tacloban, capitale de la province de Leyte, une des îles les plus meurtries.
Le bilan humain et l’ampleur des dégâts, causés par des vents dépassant les 300 km/heure et des vagues de plus de 5 mètres, restaient difficiles à évaluer. Le dernier bilan officiel, hier, faisait état de 1 774 morts, pour l’ensemble de la région touchée, sauf que le président Benigno Aquino estimait que le chiffre serait plus proche des 2 000 à 2 500 morts que des 10 000 évoqués jusque-là. Plus de 11 millions d’habitants, soit plus de 10 % de la population du pays, ont été affectés par cette catastrophe, dont 673 000 ont été déplacés. Des conséquences auxquelles ont du mal à faire face les autorités, incapables pour l’instant de fournir eau, nourriture, médicaments ou abris aux nombreux survivants désespérés, dont
certains cherchent désormais à prendre la fuite.

« S’il vous plaît, s’il vous plaît »
« Il n’y a plus rien pour nous ici. Nous n’avons plus de maison, plus d’argent, plus de papiers », se désolait Carol Mampas, 48 ans, en tenant son fils de trois ans fiévreux. « S’il vous plaît, s’il vous plaît, dites aux autorités de nous aider. Où est la nourriture ?
Où est l’eau ? Où sont les soldats pour rassembler les cadavres ? » a-t-elle lancé en attendant un vol pour quitter la ville, comme des centaines de survivants qui ont passé la nuit dans l’aéroport endommagé de Tacloban. Des cadavres en décomposition jonchaient toujours les ruines de Tacloban, où des survivants ont pris les armes pour piller les bâtiments encore debout.
Pour décourager les maraudeurs, les autorités ont instauré un couvre-feu à Tacloban, déployé quatre véhicules blindés et des centaines de soldats et de policiers à travers la ville, et mis en place des barrages routiers. « La présence de policiers, de soldats (...) va sans aucun doute améliorer les choses (mais) cela ne se fera pas en une nuit », a espéré le ministre de l’Intérieur, Mar Roxas. Les sinistrés se sont plaints ces derniers jours de l’absence de la police dans une ville ravagée et livrée à elle-même. La pluie tombée dans la nuit de lundi à mardi a encore ajouté au drame des habitants. Et une nouvelle dépression s’approche du sud de l’archipel et menace des îles déjà blessées par Haiyan.

301 millions de dollars
En attendant, le porte-avions George Washington et des navires de la marine américaine ont quitté le port de Hong Kong, avec 7 000 marins à bord, pour se rendre au plus vite vers l’archipel, quatre jours après le passage de Haiyan, un des plus violents typhons à jamais avoir touché terre. En plus des navires américains, Londres a annoncé l’envoi d’un avion de transport et d’un navire militaires. Mais il faudra plusieurs jours à certains éléments de cette armada pour atteindre les régions dévastées. Un avion de l’Unicef avec 60 tonnes d’aide, dont des tentes et des médicaments, devait également arriver hier aux Philippines, suivi d’équipements de purification d’eau. De même, le Canada, le Japon, l’Australie, l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, ou encore l’Indonésie ont également envoyé ou promis des aides, sous formes d’équipes médicales pourvues de produits de première nécessité, ou encore de dons.
L’ONU a d’ores et déjà lancé un appel aux dons de 301 millions de dollars. « Nous venons de lancer un plan d’action qui se concentre sur la nourriture, la santé, l’assainissement, les abris, le retrait des débris et aussi la protection des plus vulnérables (...). Ce plan est de 301 millions de dollars », a déclaré la chef des opérations humanitaires des Nations unies, Valérie Amos, à
Manille. De son côté, l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé un appel de fonds urgent de 24 millions de dollars pour aider l’agriculture et la pêche, deux secteurs dévastés par le typhon. L’Union européenne a quant à elle débloqué hier une nouvelle aide d’urgence de 10 millions d’euros pour lancer la reconstruction des régions dévastées par le typhon.
Le pays est frappé chaque année par une vingtaine de typhons ou tempêtes tropicales et la violence de Haiyan a renforcé les questions liées au changement climatique. Après les Philippines, le typhon largement affaibli a frappé le Vietnam, où plus de 800 000 personnes avaient été évacuées, et la Chine, où au moins sept personnes auraient été tuées.

(Sources : agences)
Les rescapés du typhon Haiyan, à court d’eau et de nourriture, attendaient hier avec anxiété une aide qui arrive enfin peu à peu, mais du monde entier.« Nous nous attendons au pire. Au fur et à mesure que l’accès à certains sites se débloque, nous découvrons toujours plus de cadavres », a commenté John Ging, directeur des opérations du bureau de coordination des...

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