Iran: l'auteur d'un article jugé contraire aux "croyances chiites" arrêté

La justice iranienne a annoncé lundi l'arrestation de l'auteur d'un article remettant en cause les "croyances" de l'islam chiite, après la fermeture du quotidien Bahar qui l'avait publié.
Ali Asghar Garavi "a été arrêté hier (dimanche) et il est actuellement en prison", a déclaré Gholamhossein Mohseni-Ejeie, le porte-parole de la justice iranienne, cité par l'agence de presse iranienne Fars.

L'article incriminé, qui avait suscité de nombreuses critiques, remettait en cause la désignation de l'imam Ali par le prophète Mahomet comme son premier successeur, comme le croient les musulmans chiites, contrairement aux sunnites.
Les chiites sont majoritaires en Iran et en Irak, mais minoritaires dans le monde musulman. La population iranienne est chiite à plus de 90%, mais compte une minorité sunnite.

La direction du quotidien Bahar, évoquant une "erreur involontaire, "avait présenté ses excuses après la publication de l'article, en affirmant qu'il était "contraire à la ligne politique du journal".
Le directeur du journal, Saïd Pourazizi, a été arrêté début octobre avant d'être libéré sous caution quelques jours plus tard.

"L'article du quotidien Bahar est une falsification de l'histoire de l'islam et provoque des divisions inter-religieuses", avait estimé le ministre de la Culture Ali Janati.
Le chef de l'autorité judiciaire, l'ayatollah Sadegh Larijani, avait déclaré que la justice agirait "avec détermination contre ceux qui falsifient l'histoire et tentent d'affaiblir les fondements du régime".

Fin 2012, Bahar ainsi que plusieurs autres quotidiens réformateurs, notamment Shargh, avaient repris leur parution après une interdiction de plusieurs années.

Le nouveau président iranien Hassan Rohani, élu avec le soutien des réformateurs et modérés, a promis une plus grande liberté. Plusieurs journalistes réformateurs ont d'ailleurs été libérés ces dernières semaines.