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Culture - Salon du livre

Metin Arditi écrit « pour essayer de comprendre l’autre » !

Rencontre demain soir*, au Salon du livre francophone, avec Metin Arditi, l’auteur de « La confrérie des moines volants » (Éd. Grasset). Qui dévoilera, peut-être, les sources historiques – ou pas ! – de son dernier roman au titre intrigant et aux personnages hauts en couleur.

Metin Arditi, une écriture tissée de nostalgie, de questionnements, d’imaginaire et d’érudition.

Son patronyme évoque celui d’un comédien célèbre. Pierre Arditi, bien sûr ! Un cousin dont il partage, semble-t-il, l’amour des mots, des textes et des histoires. Même si chacun le vit et l’exprime à sa manière. Sur scène et sous les feux des projecteurs pour Pierre qui porte, avec talent et panache, les mots des autres. Dans l’intimité du roman pour Metin, qui entretient avec l’écriture une relation tissée de nostalgie, de questionnements (sur ce qui fait la condition humaine), d’imaginaire et d’érudition (discrète !).

 


Des personnages avec leurs faiblesses et leurs secrets
Des «ingrédients» qui composent, notamment, le dernier livre de Metin Arditi, La confrérie des moines volants, publié aux Éditions Grasset. Et dont le titre, insolite, cache une histoire, peut-être partiellement véridique. Celle d’une poignée de moines rescapés des massacres perpétrés dans les monastères russes par les soldats du régime soviétique. Et qui, refugiés dans les forêts, procéderont à des opérations de commandos visant à soustraire des églises les plus beaux trésors de l’art sacré orthodoxe avant qu’ils ne soient détruits ou pillés par les bolcheviques.


Constituée de personnages hauts en couleur, à la fois pittoresques et d’une authentique humanité, avec leurs faiblesses, leurs secrets, leurs espérances et leurs folies, cette confrérie est menée par deux figures-clés: l’ermite Nikodime, qui cherche furieusement la rédemption de ses péchés, et Iossif, un ancien trapéziste qui formera ses compagnons à l’art de la voltige afin qu’ils puissent atteindre les pièces les plus haut placées. Et puis il y a la belle Irina... Elle est le maillon reliant les deux parties de ce roman aux accents de fresque russe qui débute, en 1937, sous le joug et les ténèbres soviétiques pour s’achever au début des années 2000 avec les péripéties de Mathias Marceau, photographe parisien de mode, en quête de sens dans sa vie qui, à la mort de son père, ira à la recherche de ses racines dans le Moscou des oligarques et des nouveaux milliardaires.

 


Aller au plus près de ce qui fait la condition humaine
À la fois récit historique (dans sa première partie) et contemporain (dans la seconde), formant un chassé-croisé de personnages denses, à l’âme slave, et d’autres plus contemporains et... désabusés, La confrérie des moines volants attache le lecteur, progressivement, à mesure que les événements se font plus palpitants. Écrit d’une plume agréable et précise avec une grande finesse dans les descriptions psychologiques et une érudition sans étalage, ce roman évoque avec sensibilité, comme toujours chez cet écrivain suisse d’origine turque, la difficulté de la filiation, la solitude, l’exil et ce besoin d’espérance qui nourrit l’âme humaine.


Venu à l’écriture sur le tard, « pour tenter de comprendre l’autre, sans le juger, le critiquer, le condamner à l’emporte-pièce (...) pour faire, en somme, ce que l’on n’arrive pas à faire dans la vie courante », disait-il dans une interview récente, Metin Arditi a eu plusieurs vies en une. À l’âge de 7 ans, il quitte sa Turquie natale pour poursuivre sa scolarité dans un pensionnat suisse. Il entame ensuite des études d’ingénieur physique et de génie atomique à l’École polytechnique de Lausanne, puis intègre Stanford aux États-Unis avant de revenir enseigner à Polytechnique Genève. Il mènera ensuite une fructueuse carrière d’homme d’affaires tout en étant très engagé dans la vie culturelle et artistique de sa ville. Passionné de musique, il présidera, durant quelques années, l’Orchestre de la Suisse romande et fondera en 2009 « Les instruments pour la paix – Genève » (qui favorise l’éducation musicale des enfants de Palestine et d’Israël) qu’il copréside avec Élias Sanbar. Il est également depuis décembre 2012 ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco.


Depuis Le Turquetto (son gros succès, primé de nombreuses fois), dans lequel il traçait le destin d’un artiste juif, né en terre musulmane, nourri de foi chrétienne et traîné en justice pour hérésie, au Prince d’orchestre, dressant le portrait d’un homme de tous les succès rattrapé par les failles de son enfance, en passant par Loin des bras, inspiré de sa jeunesse en pensionnat suisse, cet auteur développe, creuse et fouille dans son expérience de vie son imaginaire ou encore l’histoire. En essayant toujours « d’aller au plus près de ce qui fait la condition humaine ».

*Une rencontre avec Metin Arditi est programmée vendredi 8 novembre à l’Agora à 18h. Elle sera suivie d’une séance de signature au stand suisse (ASDL). L’auteur de « La confrérie des moines volants » participera également samedi 9 novembre à une table ronde (salle A, à 19h), avec Dany Laferrière, Jabbour Douaihy et Charif Majdalani, sur le thème « Écrivains entre deux cultures ». Il signera ensuite au stand de la librairie el-Bourj (à 20h).



 

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