La détention de deux Canadiens en Egypte prolongée de 45 jours (avocat)

La justice égyptienne a prolongé de 45 jours la détention de deux Canadiens en grève de la faim, plus d'un mois après leur arrestation, a annoncé leur avocat dimanche.
John Greyson, cinéaste et universitaire de Toronto, et Tarek Loubani, un médecin originaire de London, dans le sud de l'Ontario, ont été arrêtés le 16 août au Caire.
Ils resteront en détention jusqu'à ce que les procureurs réexaminent leurs cas après ces 45 jours, et décident de la prolonger à nouveau ou de les libérer, a précisé Me Marwa Farouk. 

Les deux hommes ont été arrêtés lors de heurts sanglants entre les forces de sécurité et des islamistes partisans du président déchu Mohamed Morsi, qui ont fait des dizaines de morts.
Ils sont accusés, comme les 600 autres personnes arrêtées ce jour là, d'avoir mis le feu à un commissariat et de "meurtres". 

Le démantèlement de deux campements pro-Morsi au Caire le 14 août avait fait des centaines de morts et la dispersion dans le sang des manifestations réclamant le retour du président déchu avait continué pendant plusieurs jours. Plus d'un millier de personnes ont péri, en grande majorité des manifestants pro-Morsi.

Dans une lettre postée samedi sur un site internet de soutien, les deux Canadiens, qui en sont au douzième jour de leur grève de la faim, affirment avoir été "giflés, battus et ridiculisés" par la police après leur arrestation, et accusés d'être des "mercenaires étrangers".
Ils affirment qu'ils étaient dans leur hôtel, près de l'épicentre des protestations, lorsqu'ils ont décidé d'aller voir ce qui se passait. M. Loubani soignait un blessé quand de nouveaux heurts ont éclaté, et M. Greyson filmait.
Ils ont été arrêtés plus tard, en demandant leur chemin à un checkpoint de la police.

Les deux hommes étaient revenus au Caire après avoir tenté, sans succès, de se rendre dans l'enclave palestinienne de Gaza. M. Greyson voulait y effectuer un repérage pour un futur documentaire, tandis que M. Loubani voulait participer à la formation de médecins gazaouis.