Et pourtant ces apatrides dont la nationalité de certains est « à l’étude » « vivent au Liban depuis des générations ». « Un grand nombre d’entre eux est historiquement d’origine libanaise, est né au Liban ou y a des attaches. La majorité d’entre eux sont aussi de mère libanaise ou ont épousé des Libanaises », précise le communiqué de Ruwad Frontiers. Un grand nombre de ces apatrides mérite donc la nationalité libanaise, en vertu de la loi.
L’association évoque, par ailleurs, les lacunes du décret, qui n’a pas spécifié les bases légales de la décision, ni même les raisons pour lesquelles la nationalité libanaise a été accordée à ces individus. Sans compter que ce décret n’a pas été publié dans le Journal officiel, ce qui est contraire à la Constitution.
Ruwad Frontiers invite donc les autorités concernées à cesser d’ignorer le dossier des apatrides vivant au Liban, à l’instar de ceux dont le dossier est « à l’étude » depuis plus de 50 ans, et à lui donner la priorité qu’il mérite, et ce en prenant en considération « le droit de ces personnes à la nationalité », loin de toute considération politique, confessionnelle ou démographique. L’association insiste sur la nécessité de « mettre en place des mécanismes » pour clore le dossier et d’empêcher que cette réalité se perpétue. Elle lance enfin un appel aux autorités pour que « cesse la discrimination envers la femme », au niveau de la transmission par cette dernière de sa nationalité libanaise à sa famille.