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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

Kenyatta annonce la fin « définitive » du siège sanglant du Westgate

Selon un bilan encore provisoire, 67 personnes au moins ont trouvé la mort au cours de l’attaque revendiquée par les shebab somaliens.
Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé hier soir la fin du siège du centre commercial Westgate de Nairobi, affirmant avoir « vaincu » le commando islamiste qui l’occupait après quatre jours de carnage.
« Nous avons humilié et vaincu nos assaillants, cette partie de notre tâche est finie », a déclaré le président kényan vers 18h30 GMT dans une allocution télévisée à la nation. « Nous avons été durement touchés, mais nous avons été braves, unis et forts (...) Nous avons regardé le mal dans les yeux et nous avons triomphé », a-t-il ajouté. Faisant état de « pertes immenses » pour le pays, M. Kenyatta a annoncé un deuil national de trois jours à compter d’aujourd’hui, au cours duquel « les drapeaux seront en berne ». Selon un bilan encore provisoire du président Kenyatta, 61 civils et six membres des forces de sécurité été tués. « Durant l’opération, trois étages du centre commercial Westgate se sont (partiellement) effondrés et des corps sont toujours bloqués », a-t-il encore précisé, laissant entendre que le bilan pourrait encore s’alourdir. Le Centre kényan de gestion des crises a rappelé que 175 personnes ont en outre été blessées. Au cours de plus de trois jours de siège, « cinq terroristes ont été tués », a encore affirmé le président kényan, affirmant que 11 « suspects (étaient) en détention. Ces lâches affronteront la justice, tout comme leurs complices et leurs chefs, où qu’ils se trouvent », a-t-il promis, rejoignant par ces paroles le Premier ministre somalien Abdi Farah Shirdon qui a appelé hier à juger les responsables de l’attaque.
Un commando islamiste de dix à quinze hommes armés et masqués avait pénétré samedi à la mi-journée dans le Westgate, l’un des centres commerciaux les plus huppés de la capitale kényane. Les assaillants avaient lancé des grenades et tiré à l’arme automatique sur les employés du centre commercial et la foule de Kényans et d’expatriés venus faire leurs courses du week-end, avant de se retrancher dans le dédale de magasins du bâtiment, d’où il résistait depuis aux forces de l’ordre. L’attaque du Westgate avait été rapidement revendiquée par les insurgés islamistes somaliens shebab, qui avaient dit agir en représailles à l’intervention militaire kényane en Somalie lancée fin 2011. Hier d’ailleurs, l’Union africaine (UA) a promis d’intensifier sa lutte contre les shebab, tandis que le représentant spécial de l’ONU pour la Somalie Nicholas Kay a appelé la communauté internationale à intensifier la lutte contre les insurgés.

 « Cache-cache »
Pendant trois jours, rafales d’armes automatiques, explosions et tirs plus sporadiques ont retenti dans le Westgate. Selon un membre des forces spéciales kényanes ayant participé aux affrontements, ceux-ci ont pris des allures de parties de « cache-cache » avec les islamistes, avantagés par la configuration du centre commercial : une myriade de magasins, de restaurants et un complexe de cinéma répartis sur quatre étages dans des galeries donnant, au rez-de-chaussée, sur un grand hall ouvert jusqu’au toit. Alors qu’approchait la fin du siège, les forces de sécurité ont ainsi multiplié les opérations de ratissage du lieu pour s’assurer que plus aucun des assaillants n’était encore en état de nuire. La police kényane a aussi indiqué avoir renforcé sa vigilance dans les principales villes du pays, tandis que la classe politique kényane, fortement divisée par de récentes élections, a sans relâche appelé à l’unité face à la crise. Des milliers de Kényans se sont aussi déplacés pour donner leur sang, faire des dons et venir en aide aux victimes.
Samedi au moment de l’attaque, le Westgate, détenu en partie par des Israéliens, était bondé de Kényans et d’expatriés de toutes nationalités. Au moins 16 étrangers ont au total été tués aux côtés de dizaines de Kényans. L’attaque est la plus meurtrière à Nairobi depuis l’attentat-suicide d’el-Qaëda en août 1998 contre l’ambassade des États-Unis, qui avait fait plus de 200 morts. Dans cette capitale où vivent de nombreux expatriés rayonnant dans toute la région, le Westgate était régulièrement cité par les sociétés de sécurité comme une cible possible de groupes liés à el-Qaëda comme les shebab. Ouvert en 2007, le bâtiment compte restaurants, cafés, banques, un grand supermarché et un cinéma multiplexe qui attirent des milliers de personnes chaque jour.
(Sources : agences)
Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé hier soir la fin du siège du centre commercial Westgate de Nairobi, affirmant avoir « vaincu » le commando islamiste qui l’occupait après quatre jours de carnage. « Nous avons humilié et vaincu nos assaillants, cette partie de notre tâche est finie », a déclaré le président kényan vers 18h30 GMT dans une allocution télévisée à...
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