Des inspecteurs doivent ensuite se rendre en Syrie en novembre afin de vérifier le processus de démantèlement, selon l’accord conclu par John Kerry et Sergueï Lavrov. Il devrait s’agir d’inspecteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), qui prépare une feuille de route pour des missions en Syrie, selon un communiqué de cet organisme dont le siège se trouve à La Haye. Artisans de l’accord de Genève, les États-Unis et la Russie ne sont plus maîtres des échéances qu’il prévoit, affirme l’expert en armes chimiques, Jean-Pascal Zanders. Selon lui, les décisions vont maintenant être prises justement par l’OIAC, dont le conseil exécutif (CE) doit se réunir la semaine prochaine à La Haye. « Le CE est souverain dans la prise de décisions. Les États-Unis et la Russie ne représentent qu’une voix chacun parmi les 41 membres. Je ne serais pas surpris qu’il n’y ait pas de consensus dans la prise de décision », poursuit M. Zanders. À noter que la Syrie a récemment annoncé qu’elle rejoignait l’OIAC. Par la suite, la constitution d’une équipe d’inspecteurs compétents ne sera pas chose facile, même en deux mois d’ici à novembre, juge David Kay, ex-responsable de l’inspection des armes en Irak au moment de l’intervention américaine de 2003. « Il faut trouver des gens qui comprennent la fabrication des armes chimiques et le désarmement. Très franchement, fort de mon expérience en Irak, certaines personnes ne voudront pas aller dans une zone de combats », a-t-il ajouté sur la chaîne de télévision américaine CNN.
Sur le terrain comment détruire les stocks d’armes chimiques syriens ? « Il y a deux grandes méthodes : soit l’incinération, soit l’hydrolyse (en mélangeant l’eau aux agents chimiques, également à haute température) », souligne Olivier Lepick. Un transfert des armes chimiques de Syrie vers un autre pays est interdit par la Convention de 1993. Certes, la Syrie a une frontière avec un pays qui n’a pas ratifié cette convention entrée en vigueur en 1997 – mais il s’agit d’Israël, l’ennemi juré de Damas, où un transfert n’est pas envisageable pour d’évidentes raisons politiques... « L’accord de Genève est un accord diplomatique qui préserve les intérêts des Russes et des Américains », conclut l’expert français Olivier Lepick.
(Source : AFP)
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