Turquie/manifestations : autopsie après une mort suspecte à Istanbul (police)

La police turque a annoncé samedi qu'une autopsie sera effectuée sur le corps d'un homme de 35 ans pour déterminer les causes de son décès, vendredi soir dans un quartier d'Istanbul devenu le centre de nouvelles manifestations contre le régime islamo-conservateur.
"Cette personne ne se trouvait pas dans une zone où du gaz a été utilisé par nos forces", a assuré la direction générale de la sûreté sur son site internet. "Une autopsie officielle sera effectuée afin de déterminer les circonstances de son décès", a ajouté la police.

Pour la presse d'opposition et des opposants sur les réseaux sociaux, la mort de Serdar Kadakal, un technicien du son de 35 ans, a été provoquée par les gaz lacrymogènes utilisés depuis trois nuits consécutives par la police anti-émeutes dans le quartier de Kadiköy, sur la rive asiatique d'Istanbul, considéré comme un fief de l'opposition.
Serdar Kadakal souffrait depuis longtemps de problèmes cardiaques, selon la police.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, cible des manifestations qui ont repris dans certaines villes de Turquie après la fronde de cet été, a affiché sa fermeté, assurant que "toute action illégale sera réprimée dans le cadre des lois", dans un discours à Adiyaman (sud-est) à l'occasion de l'inauguration d'un aéroport. "Personne ne peut perturber notre tranquillité", a-t-il martelé.

Le décès lors de heurts avec la police lundi soir à Antakya (sud) d'Ahmet Atakan, un opposant âgé de 22 ans, a entraîné une recrudescence de l'agitation dans toute la Turquie. La famille du jeune homme affirme qu'il a été tué par un projectile tiré par la police, ce qu'a démenti le ministre de l'Intérieur Muammer Güler.

A six mois des élections municipales, M. Erdogan, qui tient les rênes de la Turquie depuis dix ans, a accusé jeudi le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), d'être à l'origine de ce regain d'agitation.