4 hommes en détention, soupçonnés de braquage pour financer un départ en Syrie

Quatre hommes soupçonnés d'avoir braqué une enseigne de restauration rapide des Yvelines afin de financer un départ pour la Syrie ont été mis en examen et placés en détention lundi soir, a-t-on appris de source judiciaire.

Un cinquième homme a été mis en examen et laissé libre sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "vol avec arme et complicité de vol en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme".

Parmi les quatre hommes conduits en prison lundi soir, trois ont été écroués sur décision d'un juge des libertés et de la détention (JLD), tandis que le dernier a demandé un débat différé. Le parquet a également réclamé son placement sous écrou, comme il l'avait fait pour les trois autres détenus.

La volonté de partir pour la Syrie est "établie formellement" pour l'un des braqueurs présumés, considéré comme le leader, selon une source proche du dossier. Il a reconnu cette volonté de départ lors de sa garde à vue, a ajouté une autre source.

Agés de 23 à 34 ans, ces cinq hommes, dont deux frères, appartiennent à un groupe qui était depuis plusieurs mois sous surveillance de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP).

Selon une source proche du dossier, un de ses membres est actuellement en Syrie.

Une partie des membres de ce "groupe autoradicalisé" sont des convertis à l'islam, selon la source proche du dossier. Ils avaient notamment été repérés lors de manifestations anti-américaines à proximité de l'ambassade des Etats-Unis à Paris en 2012, avaient indiqué des sources policières après les interpellations. Ils participaient également "à des entraînements collectifs" dans le sud de Paris.

Les quatre hommes écroués sont soupçonnés d'avoir participé au braquage d'un restaurant Quick, à Coignières dans les Yvelines, le 4 septembre, pour un préjudice total de 2.500 euros, selon une source judiciaire. Lors des perquisitions, les enquêteurs ont retrouvé un total quelque 4.000 euros en liquide, selon des sources proches de l'enquête.

Les quatre premières interpellations se sont déroulées dès le lendemain du braquage, à Paris, dans les Yvelines et le Val-de-Marne. Identifié après les premières auditions de ses complices présumés, un cinquième homme a été arrêté ce week-end à Chateauroux (Inde): il a été verbalisé pour défaut de billet dans le train entre cette ville et Paris.

Lors du coup de filet, les policiers ont retrouvé chez les suspects de l'argent liquide, les armes factices ayant servi à l'attaque, la voiture utilisée par les braqueurs.

Selon le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, il y a actuellement "plus d'une centaine de Français ou de résidents en France" qui combattent en Syrie le régime de Bachar al-Assad, sans qu'il soit toujours possible d'établir s'ils se battent avec l'Armée syrienne libre (ASL) ou au sein de groupes islamistes radicaux.

Des spécialistes du renseignement évaluent à environ 200 le nombre de Français (dont un sur cinq environ sont des convertis) qui auraient choisi depuis un an et demi d'aller combattre en Syrie, devenue une des principales sources de préoccupation des services antiterroristes français.