Rechercher
Rechercher

Culture

Philippe Le Guillou, l’indéfectible ami des livres

À cinquante-quatre ans, Philippe Le Guillou est devancé par plus de quarante ouvrages. Récits, romans, essais et critiques. Derrière cette prolifique production, se profile une vocation d’écrivain assumée avec superbe, certes, mais aussi et surtout l’amour des mots et des livres.

C’est dans son dernier opus, Le chemin des livres (128 pages, Mercure de France), que l’auteur des Sept noms du peintre (Prix Médicis 1997) parle, en toute franchise, de son cheminement professionnel, de son inspiration, de son œuvre, des lectures qui l’ont marqué. Et des écrivains qui l’ont encouragé et soutenu sur cette voie royale de l’écriture.
Passion des mots, évidemment, mais attachement surtout au monde des livres, des écrivains, sans parler des rencontres déterminantes. Comme celles avec Patrick Grainville et Michel Tournier qui lui ont insufflé assurance et enthousiasme.
Ce n’est pas une autobiographie, une fiction, un roman ou un essai. Comme pour trancher à toutes tergiversations, en couverture de l’ouvrage, la désignation de « récit ». Celui de la découverte de la littérature, de la vocation d’écrivain et l’alliance de l’imaginaire et de la réalité.
Ce riche dédale, mêlant adroitement force intellectuelle, refuge dans l’imaginaire et inventions des vies, baigne dans les magnifiques paysages de la Bretagne. La Bretagne d’où émerge le Finistère, région native d’un homme de lettres qui cisèle sa phrase avec le soin brillant et méticuleux d’un orfèvre.
L’enfance, point de naissance de toute pulsion pour une œuvre à créer, a ici des scintillements qui se fondent à la beauté et la solitude de la nature. Une nature d’un romantisme à la fois doux et enfiévré, chargée d’embruns, de vent, de forêts, de rivières aux lacets qui serpentent entre verdures et clairières.
L’expérience de l’hypokhâgne est savoureusement évoquée ainsi que les débuts d’écrivain, pressentis comme lumière et raison d’une vie. Très tôt, les mots prennent le pouvoir. Celui de faire rêver et agir.
Ces mots appartiennent à une cohorte d’auteurs de tous crins. Dans ce cortège bariolé on nomme, entre autres, André Gide, Julien Gracq, Marcel Proust, mais aussi une déférence pour les écrits de De Gaulle et André Malraux.
Chanter l’amour des livres avec une telle véhémence, une telle énergie dépasse le simple hommage. Une passion fusionnelle lie Philippe Le Guillou aux livres. Incurable boulimique de la lecture, la suite devait se préciser, s’imposer. Être écrivain ou ne pas être écrivain est resté un dilemme creux. Car la carrière a démarré et la consécration est bien venue.
Avec plus de trois décades de dévotion à la plume, une discipline de fer pour publier avec une régularité de métronome, des prix qui ont couronné plus d’une œuvre (Méditerranée et Médicis), la vocation d’écrivain de Philippe Le Guillou est aujourd’hui plus qu’une certitude. La preuve qu’il n’y a pas de romancier sans lecteurs, ce texte intense et passeur.
Pour tous ceux qui aiment les livres et le monde des écrivains, voilà un « récit » qui sort des chemins battus. Une réflexion, une analyse et un constat sur le destin d’un homme de lettres. À savourer pour sa foisonnante richesse référentielle et surtout pour la beauté d’une langue française aux diaprures remarquables et au lyrisme contenu.
C’est dans son dernier opus, Le chemin des livres (128 pages, Mercure de France), que l’auteur des Sept noms du peintre (Prix Médicis 1997) parle, en toute franchise, de son cheminement professionnel, de son inspiration, de son œuvre, des lectures qui l’ont marqué. Et des écrivains qui l’ont encouragé et soutenu sur cette voie royale de l’écriture. Passion des mots, évidemment,...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut